Des années d’analyse ne suffiront pas pour expliquer l’humiliation de Marrakech. Les joueurs eux-mêmes se posent encore des questions sans réponses. Benchikha a jeté l’éponge. Logiquement. Il garde pour lui le mérite de ne pas s’être accroché au fauteuil, à l’algérienne… Mais cette démission ne doit pas l’absoudre des erreurs commises lors de cette rencontre. Certes, il n’est pas le seul responsable de cette débâcle, bien qu’il avance courageusement le contraire.
A-t-il été lâché par les joueurs ? Non !
Au troisième jour de ce tristement mémorable 4 juin 2011, il est peut-être utile de revenir, à froid (si, bien sûr, les ardeurs ont bien refroidi), sur ce qui n’a pas fonctionné dans le jeu prôné par Benchikha. A-t-il été lâché par ses joueurs comme le prétendent certains ? On ne le pense pas. A-t-il failli dans le choix des titulaires et des remplaçants ? Cette question est un peu discutable, tellement les trois compartiments ont brillé par leur nullité. Dans ce match, il y avait trois exceptions : Mesbah, Ziani et Mbolhi. En effet, seuls ces trois éléments ont pu honorer leur contrat malgré la défaite. Mais ce n’était pas suffisant pour affronter onze Lions déchaînés et décidés à laver l’affront d’Annaba.
La défaillance, il faut la chercher à La Manga
Il est vrai qu’on ne peut pas faire de jugement sur les directives tactiques du coach. C’est lui qui gère ses joueurs au quotidien et c’est lui le seul à pouvoir trancher la forme des uns et des autres. Mais ce que les observateurs ont remarqué dans ce match, c’est surtout l’absence de résistance de la part des Verts, au-delà des 20 premières minutes. Et cela, personne ne peut le nier, à commencer par Benchikha qui l’a reconnu ouvertement. La question qui s’impose donc à ce moment, pourquoi les Verts n’ont pu tenir que ces 20 minutes avant de s’effondrer ? Et si un joueur ne peut pas assurer pendant 90 minutes un rendement régulier, c’est qu’il y a un souci à se faire quant à sa condition physique. Si on veut expliquer cette défaillance, il faudra chercher la faille bien en amont, c’est-à-dire lors de la préparation de l’équipe.
Une armada de spécialistes… en plus du raqi !
Avec l’absence d’explications rationnelles sur ce sujet de la part du staff technique et toute l’armada de spécialistes (en comptant bien le raqi !), l’on se demande bien si le travail à la carte a été bénéfique pour les joueurs choisis pour ce match, sachant qu’ils ont été lamentables. Nul ne peut remettre en cause la science de Benchikha dans ce domaine. Mais le fait que l’équipe n’ait pas assuré est un indicateur sérieux quant à l’existence d’une erreur de casting contre le Maroc. Les Verts, qui nous ont habitués à pallier leurs insuffisances tactiques par une agressivité sans faille, nous ont paru dépouillés de leur arme fatale. Celle qui leur a sauvé la vie jusque-là et qu’ils sortaient dans les moments les plus difficiles. Face au Maroc, les Verts ont semblé avoir égaré cette âme de guerriers, devenue leur marque de fabrique.
L’erreur ne pouvait être que physique
Amorphes et lessivés physiquement, l’erreur ne pouvait résider que dans cette préparation chèrement payée. Quant à la répartition des joueurs sur le terrain, l’on pourra spéculer indéfiniment, au gré des folies des phantasmes des spécialistes du genre. Car quand on voit comment le second but marocain a été inscrit, l’on renforce la certitude de cette défaillance physique qui a vu Benatia, un défenseur central, se jouer du premier rideau défensif composé par les attaquants, puis franchir une bonne partie du second rideau et ses trois milieux récupérateurs pour ensuite offrir une passe décisive à Chemakh qui avait le choix de passer à droite ou à gauche des deux défenseurs centraux. Avec la même aisance, sans la moindre réaction de toute l’équipe. Benchikha a-t-il été lâché par ses joueurs ? Encore une fois non, car c’est tout simplement le physique qui a lâché les joueurs.