La décision d’expulser l’ambassadeur syrien de Tunisie suscite des réactions mitigées

La décision d’expulser l’ambassadeur syrien de Tunisie suscite des réactions mitigées
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La décision d’expulser l’ambassadeur syrien de Tunisie suscite des réactions mitigées La décision d’expulsion de l’ambassadeur syrien de Tunisie a suscité des réactions mitigées dans la classe politique et la presse tunisiennes, allant de l’approbation au rejet.

Le porte-parole de la présidence tunisienne avait indiqué que la Tunisie « allait entamer les procédures réglementaires en vue d’expulser l’ambassadeur de Syrie et se désengage de toute reconnaissance du régime au pouvoir en Syrie, suite au bombardement qui a ciblé la ville de Homs à la veille de la célébration de la fête du Mawlid Ennabawi et qui a fait plus de 200 morts et des centaines de blessés ».

Pour sa part, le premier ministre tunisien, M. Hamadi Jebali, a souligné que « la souveraineté des Etats doit être respectée, mais lorsque des crimes contre l’humanité sont commis, les efforts internationaux doivent se conjuguer pour libérer les peuples opprimés et faire triompher les valeurs de justice et de démocratie ».

Le ministre tunisien des Affaires étrangères, M. Rafik Abdessalem, a, quant à lui, affirmé que la décision tunisienne « intervient en raison de la persistance des assassinats et des violences injustifiées contre le peuple syrien. Il a fait savoir que les autorités tunisiennes « informeront l’ambassadeur syrien de la nécessité de quitter le territoire tunisien dans un délai de dix (10) jours ».

Concernant les réactions de l’opposition tunisienne, le Parti démocrate progressiste (PDP) a exprimé son soutien à la lutte du peuple syrien pour « le recouvrement de sa dignité et l’instauration d’un système démocratique », estimant que la décision d’expulsion de l’ambassadeur syrien de Tunisie était « un pas inhabituel aux traditions de la diplomatie tunisienne ».

Cette décision « coïncide avec les tentatives de plusieurs parties d’internationaliser le conflit et de justifier une intervention étrangère qui redistribuera les cartes dans la région arabe sous le couvert du soutien à la révolution de la liberté menée avec courage par le peuple syrien frère, a-t-il relevé. Le Pôle démocratique moderniste s’est, pour sa part, dit étonné de la décision précipitée d’expulsion de l’ambassadeur syrien, appelant à revenir sur cette décision.

Quant aux réactions de la presse, le journal « Essabah » a salué cette décision, la qualifiant de « position courageuse de la diplomatie tunisienne qui rompt avec son excès de prudence habituel ». Le journal a estimé que la position tunisienne à l’égard du régime de Bachar El-Assad « participe de la sympathie avec le peuple syrien et de la condamnation de la violence à laquelle ce dernier est confronté ».

Le journal « Essarih » a, par contre, qualifié la décision tunisienne de « précipitée », notant que même les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne qui « mènent une guerre diplomatique, économique et médiatique contre le peuple syrien et oeuvrent, au Conseil de sécurité, en faveur d’une résolution de condamnation, n’ont pas pris une telle décision ».