La de laiterie Beni Tamou en crise après sa reprise par Soummam-Lactalis,Graves accusations contre le nouveau propriétaire

La de laiterie Beni Tamou en crise après sa reprise par Soummam-Lactalis,Graves accusations contre le nouveau propriétaire
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Le ton monte à la laiterie de Beni Tamou Blida. Les 450 travailleurs en arrêt de travail, depuis le 23 février dernier, dénoncent les graves dérives que l’usine a connues depuis sa cessation au profit de la société de droit algérien Soummam-Lactalis en 2007, selon M. Salhi Belaïd, gestionnaire principal de la matière première, en l’occurrence le stock de poudre de lait, rencontré hier près de la laiterie industrielle en compagnie de représentants des travailleurs de cette unité.

Notre interlocuteur a affirmé qu’en mars 2009, il a reçu l’ordre de charger sur un semi-remorque 140 tonnes de poudre de lait destinées à la laiterie Soummam Béjaïa. «Ce qui est tout à fait illégal puisque la poudre de lait que l’on reçoit correspond à un quota décidé par l’Office interprofessionnel du lait (Onil) pour être transformé uniquement en lait pasteurisé en sachet (LPS), comme c’est la règle pour toutes les autres laiteries.

En clair, le patron de la laiterie Soummam a puisé dans le stock de fonctionnement de notre unité au bénéfice de son unité d’Akbou», souligne le gestionnaire du stock. L’autre accusation viendra du responsable de la production de la laiterie qui révèle, pour sa part, que le nouveau gérant a décidé que le sachet de lait ne contiendra que 96 centilitres au lieu de 100 cl.

«Cette petite différence, multipliée par le nombre de sachets produits mensuellement, rapporte 400 000 millions de centimes à Soummam-Lactalis.» Face à d’aussi graves accusations, et pour connaître le son de cloche de la partie incriminée, nous avons joint par téléphone M. Hamitouche Lounis, un des responsables de la laiterie Soummam, qui a refusé, toutefois, de se prononcer sur le sujet. Nous avons aussi tenté de contacter M. Hamitouche Aziz, un autre responsable de Soummam, qui est resté injoignable après plusieurs tentatives.

Rappelons, toutefois, que le litige opposant les travailleurs de l’unité qui faisait partie, avant sa privatisation, du groupe industriel du lait Giplait, au nouveau propriétaire repose sur la contestation du nouveau mode de gestion du personnel jugé par la cellule syndicale discriminatoire. Cette dernière déplore également le fait que l’administration n’en a fait qu’à sa tête puisque à plusieurs reprises, elle a décidé de licencier des employés «abusivement», sans l’avis du conseil de discipline : «Ce qui est en totale contradiction avec la loi sur le travail.» On apprendra aussi que l’administration a gelé toutes formes de primes pour un grand nombre de travailleurs. «Décision que nous avons acceptée, mais nous nous étonnons des recrutements opérés par la suite sans que le besoin se fasse sentir. Des recrutements avec des salaires dépassant largement ceux des anciens cadres de la laiterie.» A noter également, comme l’ont rapporté des travailleurs, que la convention de branche du secteur de l’industrie agroalimentaire est totalement ignorée «pour ne pas dire bafouée par le nouveau propriétaire», a insisté un syndicaliste. Soulignons aussi que, lors de la dernière réunion entre l’administration et les représentants des travailleurs, tenue le 23 mars dernier, aucune évolution n’a été observée mis à part la décision de réintégrer les cinq travailleurs licenciés.

A signaler que depuis l’arrêt des chaînes de production de la laiterie de Beni Tamou, les consommateurs ne trouvent plus sur les étals le célèbre fromage frais en barquette, comme il a été observé ces derniers temps une tension sur le LPS, due à l’arrêt de la production de la laiterie en question. Ce n’est pas la première fois qu’une entreprise nationale privatisée connaît des tensions après sa cessation d’activité.