L’Algérie, à l’instar d’autres pays, connaît une émergence de la cybercriminalité. Avec la démocratisation de l’Internet, l’insécurité en ligne ne cesse d’augmenter et inquiète le monde entier, car nul n’est plus à l’abri, d’où la nécessité d’un dispositif de lutte et de prévention.
Depuis quelques années, les éléments de la sécurité se mobilisent fortement contre la cybercriminalité, de plus en plus fréquente du fait de l’essor croissant des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Sur ce plan, la Gendarmerie nationale s’est engagée résolument ces dernières années, dans la lutte contre les nouvelles formes de criminalité, en rapport notamment avec l’utilisation de l’Internet. Cette nouvelle typologie de crimes et de délits a nécessité la mise en place au niveau central et territorial de moyens spécifiques.
A commencer par la formation à l’étranger des spécialistes qui s’occuperont de la mission de «détection» des délits liés aux nouvelles technologies. En effet, la Gendarmerie nationale a commencé à appliquer son programme à partir de 2004, date de la promulgation de la loi sur cette nouvelle forme de criminalité. Date à partir de laquelle ont été lancés les cycles massifs de formation et de perfectionnement des «agents».
Par ailleurs, la Gendarmerie nationale a installé un centre de lutte et de prévention contre la cybercriminalité, et le grand projet de centre de criminologie et criminalistique abritera un département dédié à la répression de cette délinquance d’un nouveau genre. Il faut dire que la lutte contre la cybercriminalité se heurte parfois à des obstacles en raison du vaste caractère des réseaux informatiques, de la rapidité avec laquelle les infractions sont commises et de la difficulté à rassembler les preuves
En effet, les bandes de malfaiteurs ont parfaitement su s‘adapter aux nouvelles technologies (escroquerie en ligne, espionnage, pédophile sur Internet…). Les attaques sur Internet deviennent de plus en plus sophistiquées et spécialisées, surtout que les escrocs du Net cherchent constamment à améliorer leurs techniques de vol d’informations.s, i
ncité les citoyens à aller vers leurs unités implantées au niveau national pour porter plainte dans le cas où ils font face à des messages anonymes via le Net, et qui servent au piratage de boites mail ou à des escroqueries. A partir de cela, les agents spécialisés dans la détection de ce genre de délit essayent, en premier lieu, d’identifier le lieu d’où parviennent ces messages anonymes, avant de passer à l’acte pour identifier carrément l’identité des malfaiteurs.
TROIS AFFAIRES DE PORNOGRAPHIE TRAITÉES EN 2011 PAR LA DGSN
Les services de la police judiciaire relevant de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ont traité durant l’année 2011 trois affaires relatives à des vidéos de pornographie infantile diffusées sur Internet et à des incitations à la débauche, a fait savoir, récemment, le commissaire principal Kheïra Messaoudène, dans une intervention sous le thème «Le rôle des services de police dans la protection des enfants contre les crimes et la cybercriminalité», lors d’un atelier de travail régional organisé par l’Union internationale des télécommunications (UIT). Elle avait indiqué que les services de police ont eu à traiter 8 affaires en 2008, 26 en 2009 et 3 en 2011, relatives à des vidéos de pornographie infantile à travers des portables et leur diffusion sur Internet.
LES MINEURS DE PLUS EN PLUS EXPOSÉS
Au cybercafé comme à la maison, nos enfants ne risquent-ils pas un kidnapping, une exploitation sexuelle…? S’il existe un lien direct entre la criminalité et Internet et que cette dernière meuble le quotidien de 77 % des enfants algériens, à en croire les chiffres de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), peut-on dire alors que nos enfants sont, plus que jamais, exposés à la criminalité ?
D’autant que le nombre d’utilisateurs d’Internet de cette catégorie augmente chaque année, proportionnellement avec l’accroissement des réseaux et l’intégration continue des TIC dans nos foyers.
Il est à souligner que dans les forums de discussion, «les prédateurs du Net» peuvent parfois se faire passer pour des jeunes ou des adultes, qui proposent des rencontres réelles aux enfants et mineurs, en leur proposant des cadeaux. Côté chiffres, le professeur Khiati, président de la Forem, a mis l’accent sur la complexité de cerner le fléau des agressions subies par les enfants, lors de leur accès à la Toile.
Les agressions peuvent être d’ordre moral, pouvant dépasser le cadre virtuel et se concrétiser dans la réalité, comme les atteintes sexuelles. Selon les chiffres de la Forem, «80 personnes ont été poursuivies en 2010 pour pédophilie en Algérie, soit 3 % des infractions commises par les internautes. Le président de la Forem a également demandé l’institutionnalisation du filtrage automatique des sites Internet jugés «dangereux pour les enfants».
« Les parents sont trop souvent passifs face aux dangers d’Internet. Ils ignorent trop fréquemment l’existence de programmes permettant de filtrer les pages qui pourraient nuire à l’épanouissement de leurs enfants», est-il souligné. Enfin, la chose de sûre, c’est que le phénomène de la cybercriminalité n’est pas très développé en Algérie. Notre pays n’est pas, en effet, encore outillé pour l’utilisation, à grande échelle des cartes d’accès aux comptes bancaire, et le haut débit est limité.
Lynda Louifi
