La culture de cannabis s’installe… Le kif, un plant qui pousse et qui kif

La culture de cannabis s’installe… Le kif, un plant qui pousse et qui kif

culture-kif-algerie.jpgLe trafic de drogue n’est plus une question de transit par les frontières algériennes, désormais il pousse sur nos terres. Certes pas à des niveaux comparables à des pays pionniers tels le Maroc, le Mexique et l’Afghanistan mais le phénomène commence peu à peu à prendre de l’ampleur.

Selon les spécialistes, l’Algérie se transforme peu à peu en une terre de culture de résine de cannabis et d’opium, un marché en pleine extension qui s’explique par la forte demande de ces dernières années. C’est aussi la conséquence de la fermeture des frontières. Les trafiquants ayant de plus en plus de mal à acheminer leurs marchandises tentent de se tourner vers la culture de cette dernière. Mais celle-ci n’est pas conséquente. Il est vrai que cette pratique a toujours existé, toutefois elle se limitait généralement à la consommation personnelle, dans des pots de fleurs, des décharges publiques ou aux abords des voies ferrées, mais elle commence à se faire remarquer ces dernières années. La preuve est donnée par des découvertes opérées de temps à autre par les services de la Gendarmerie nationale.

Les choses ainsi présentées n’augurent rien de bon pour l’avenir. On peut dire que l’Algérie est mal partie : quand une telle culture s’installe, il devient alors difficile de l’extirper. Par ailleurs, le dernier bilan de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie fait état d’une saisie de plus de 69 tonnes de résine de cannabis durant le premier semestre, dont plus de 77 % dans l’ouest du pays. Ce bilan établi sur la base des statistiques fournies par les services de lutte contre les stupéfiants de la gendarmerie, de la police et des Douanes, note que la quantité de résine de cannabis saisie durant les six premiers mois de l’année en cours a enregistré une augmentation de 4,86% par rapport à la même période de 2015. S’agissant des drogues dures, la quantité d’héroïne saisie est passée de 2 527,4 grammes à 1 329,443 grammes, soit une baisse de 47,40% comparativement à la même période de l’année précédente. En revanche, le bilan relève une «très forte augmentation» des saisies des comprimés de type psychotropes, passant de 277 360 à 659 133 comprimés durant la même période de référence, soit une hausse de 137,64%, dont 50,84% ont été saisis à l’ouest du pays. Selon la même source, les investigations menées dans ce cadre par les services concernés ont abouti à l’interpellation de 19 682 individus pour des affaires liées à la drogue, en hausse de 53,19% par rapport à la même période de 2015.

D’autre part, le bilan fait ressortir que durant les six premiers mois de l’année en cours, 15 325 affaires ont été traitées contre 9 544 affaires pour la même période de 2015, soit une hausse de 60,57%. Par ailleurs, plus de 5 000 toxicomanes ont bénéficié d’une prise en charge médicale et thérapeutique durant le premier trimestre de l’année 2016, dont 39,57 % sont âgés entre 16 et 25 ans. Concernant les tranches d’âge des toxicomanes traités durant cette période, le bilan fait état de 1 965 personnes âgées entre 26 et 35 ans, 994 ont plus de 35 ans et 274 ont moins de 15 ans. Ce bilan précise, en outre, que 3 895 de ces toxicomanes sont célibataires et 1 282 autres sont mariés, alors que 416 sont des femmes. Il relève également que 56,28 % du nombre total de ces toxicomanes sont sans emploi et 10,30% sont des étudiants.