La Cellule de traitement du renseignement financier (Ctrf) a reçu 687 déclarations de soupçon transmises par les seules banques durant le premier semestre 2017.
L’institution dirigée par Abdenour Hibouche a été également destinataire de 77 rapports confidentiels durant la même période, établis essentiellement par les douanes et la Banque d’Algérie. Cela sans préciser la nature de ces déclarations.
Les déclarations de soupçons concernent les infractions à la législation de change et aux mouvements de capitaux vers ou de l’étrangers. C’est-à-dire le transfert illicite des capitaux. Mais contrairement à ce qu’avance la Ctrf, et si l’on se fie aux statistiques qu’elle a elle-même fournies, les déclarations de soupçon sont en hausse. Entre 2007 et 2011, en quatre ans donc, elle a réceptionné 3188 déclarations de soupçons ou ce qu’on appelle dans le jargon ayant trait à ce chapitre dossiers. Alors que pour le seul premier semestre de l’année en cours, l’on dénombre 687 et les institutions en charge de l’alimenter n’en ont pas encore fini.
Cependant, selon que l’on se place du côté de l’accroissement des contrôles et la vigilance des institutions financières assujetties aux déclarations de soupçon ou du côté des clients plus avertis, il faut quand même noter que les infractions sont multiples et en hausse. Avec cette précision que beaucoup d’autres établissements financiers ne se plient pas à l’obligation de transmission des dossiers, soit par négligence, comme c’est le cas de la plupart des compagnies d’assurances, soit par rejet. Et ‘est le cas des avocats qui estiment que leur mission est de défendre leur client et non pas faire dans la délation.
Il faut signaler par ailleurs, que toutes les déclarations de soupçons ne sont pas toutes avérées et ne concernent nullement le blanchiment d’argent ou la fuite des capitaux. Cela est dû essentiellement à l’insuffisance de formation, les assujettis privilégiant le nombre à la qualité et redoutent qu’il ne leur soit reproché l’absence de vigilance.
«Lorsque le soupçon est avéré, les informations reçues font l’objet d’un traitement judiciaire par la transmission du dossier aux autorités judicaires concernées conformément aux dispositions de la loi de février 2005, modifiée et complétée, relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sur la base des éléments fournis par les Banques, la Douane et la Banque d’Algérie», précise la celle de traitement du renseignement financier.