La crise libyenne attentivement examinée

La crise libyenne attentivement examinée
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La visite à Alger d’une délégation ministérielle cubaine s’est achevée par une conférence de presse conjointe du ministre des Relations extérieures, M. Bruno Rodriguez Parilla, et de notre ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. Comme il fallait s’y attendre, la crise libyenne a fait l’objet d’un examen attentif.

C’est le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui a pris le premier la parole pour les messages de remerciements à la presse venue en force couvrir ce point de presse : «Une force qui n’a d’égale que celle qui caractérise les relations entre Cuba et l’Algérie», a-t-il souligné, comme pour annoncer la matrice de cette opération de communication qui s’appliquera justement à rappeler la qualité de la coopération et la convergence traditionnelle des points de vue sur des question internationales telle la crise libyenne.

Mourad Medelci a commencé par citer, en guise d’introduction, les secteurs clés de ces échanges fructueux tels la santé, la jeunesse et les sports, en déclarant que ces relations ont atteint l’excellence dans leur développement.

Le chef de la diplomatie algérienne n’a pas manqué de signaler que cette visite du ministre cubain des Relations extérieures s’inscrit dans un «courant régulier de relations au plus haut niveau» et qu’elle intervient à la veille de la 17e session de la commission mixte algéro-cubaine où les deux parties devront élargir la coopération aux domaines de l’agriculture, de la pêche, des ressources en eau, des nouvelles technologies, de la formation et de la recherche scientifique.

Contre l’ingérence en Libye

Puis, avant de céder la parole au ministre cubain, M. Medelci a annoncé que les discussions entre les deux délégations ont évidemment permis d’aborder la situation dans les régions respectives des deux pays, avec une attention particulière pour la Libye. Une occasion de réaffirmer «la nécessité d’une solution interne entre les parties sœurs libyennes, afin de préserver l’unité de la Libye, ainsi que le soutien total de l’Algérie au panel de chef d’Etats africains» diligenté par l’UA.

Un panel qui devait se rendre hier à Tripoli et aujourd’hui dans la zone insurrectionnelle de Benghazi, afin de tenter d’obtenir un cessez-le feu global. De son côté, M. Bruno Rodriguez Parilla est revenu sur les «longues décennies d’amitié entre Cuba et l’Algérie en précisant que son pays prépare le congrès du Parti communiste cubain, «large consultation avec le peuple sur l’actualisation du modèle économique». Dans ce contexte, l’évolution des relations avec l’Algérie et les perspectives commerciales prend une dimension des plus importantes.

A propos de la politique internationale, le conférencier s’est autorisé une diatribe bien cubaine sur l’hypocrisie de «ceux qui prétendent vouloir sauver des civils en Libye par des bombardements et sont paradoxalement responsables d’un million de morts en Irak et de plus de 70 000 tués en Afghanistan […]. Comme l’Algérie, Cuba appelle à un cessez-le-feu.»

Enfin, notons cette formule de l’envoyé spécial de La Havane, amicale mais pas moins significative de l’état d’âme qui prévaut entre les deux pays : «Je suis porteur d’un message de salutations et d’amitié de la part du commandant Fidel, de Raul Castro et du peuple cubain à l’adresse du président Abdelaziz Bouteflika et du peuple algérien… Une marque d’amitié venue des Caraïbes, dans un contexte international plutôt marqué par des tensions diplomatiques.

Nordine Mzalla