La crise interne au menu

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Algerian opposition leader Hocine Ait Ahmed, 81, a Swiss-based veteran politician and president of the Socialist Forces Front (FFS), gives a speech during his party's fourth congress held in Algiers, 06 September 2007. Ait Ahmed arrived in the Algerian capital on 01 September from voluntary exile in Switzerland, to take part in the congress. The FFS plans to participate in the November 29 local elections after several vote boycotts. The national party draws much of its support from the Berber community in the mountainous eastern Kabylie region. AFP PHOTO / FAYEZ NURELDINEConfronté à une crise interne, née dès son annonce de participation aux élections législatives, le Front des forces socialistes (FFS) tiendra son conseil national les 22 et 23 juin. Un rendez-vous crucial auquel ne participera pas l’ex-premier secrétaire Karim Tabbou, suspendu pour «raisons disciplinaires», et au cours duquel le plus vieux parti d’opposition tentera de se «restructurer» et aplanir un tant soit peu les questions brûlantes qui chamboulent la «sérénité» du parti dans cette période postélectorale.

Si la question de la participation «annoncée» du FFS au prochain gouvernement n’est pas à l’ordre du jour, comme nous l’affirme le nouveau député et chargé de la communication du parti, Chafâa Bouaïche, il sera bel et bien question, lors de ce rendez-vous que d’aucuns qualifieraient de décisif eu égard aux récents développements qu’à connus le parti d’Aït Ahmed, de «la situation politique et de la restructuration du parti».

«La situation politique née au lendemain des élections du 10 mai 2012 est inédite et complexe», avait déjà estimé le premier secrétaire Ali Laskri. Quid de la restructuration du parti ? Confirme-t-elle alors «la purge» annoncée au sein du FFS entamée avec la suspension de cadres et autres militants accusés de «comportements fractionnels» ? Tout porte à le croire. En plus des deux points précités, la session du conseil national, des 22 et 23 juin, traitera bien évidemment, avons-nous confirmé auprès de notre interlocuteur, de «la crise interne» au parti.

«Le point relatif à la situation interne au parti sera effectivement abordé», reconnaîtra le chargé de la communication, avant de préciser que «tous les membres du conseil national sont convoqués, à l’exception de Karim Tabbou et le premier secrétaire fédéral de Béjaïa, Khalef Farid, dans la mesure où ils sont suspendus».

C’est à un véritable test de vérité que sera confrontée la direction du FFS, qui a, à un certain moment, négligé l’essentiel, qu’elle s’est pourtant assignée comme tâche principale en s’engageant «tactiquement», mais non sans opposition, dans le scrutin législatif du 10 mai, à savoir la «remobilisation militante et citoyenne autour des revendications plurielles dans un cadre pacifique». Même la récente sortie du premier secrétaire, à travers un communiqué, pour tenter de dissiper les trop apparentes dissensions que vit le parti, n’est pas faite pour arranger les choses.

Les «contestataires» qui veulent peser de tout leur poids pour tenter de «redresser» le parti, soutiennent qu’une conférence de cadres est plus qu’une urgence, accusant la direction d’«immobilisme». 150 cadres du parti, dont d’anciens premiers secrétaires, des membres du conseil national et des élus, avaient, en effet, alerté Aït Ahmed à travers une lettre dont la réponse «indirecte» est une mesure disciplinaire.

«Les comportements fractionnels, les chantages à la dissidence et toutes les formes de pression que des individus ou des groupes d’individus ont mené en direction du parti lors de la campagne électorale ou après doivent faire l’objet de mesures exemplaires», écrit le leader du FFS.

Ce «clan» qui procède actuellement à de larges consultations avec d’anciens responsables notamment, aura-t-il son mot à dire au cours de la session ? «Tout cela sera discuté de manière démocratique et dans le cadre des principes du parti», nous dira un autre membre du secrétariat national. Wait and see.

Saïd Mekla