La crise du lait est loin d’être contenue. Le citoyen peine ces derniers jours, à s’approvisionner régulièrement en la matière. Un manque qui n’est pas spécifique à une région précise.
Ce sont pratiquement toutes les wilayas du pays qui sont concernées par cette pénurie. Pourtant, les discours rassurants des responsables ne manquent pas. Mais la crise est toujours là. Interpellé fort à propos, hier, en marge de sa réunion avec les présidents des chambres agricoles au siège de la Chambre nationale d’agriculture le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a justifié la problématique, c’en est une, en montrant du doigt les distributeurs au niveau local qui, selon lui, font montre d’«une mauvaise gestion». Et d’affirmer que le Conseil interprofessionnel du lait (Onil) a reçu des instructions afin de coordonner les efforts de chacun à son niveau pour que «cette crise puisse être réglée dans les prochains jours». Rachid Benaïssa a affirmé que «toutes les laiteries ne travaillant qu’avec du lait de cru verront augmenter la prime d’intérêt de 4 à 7,5 DA». Cette proposition en attente d’application, vise, selon le ministre «l’augmentation de la production locale en lait cru ». Pour sa part, Abdelhafid Djellouli, président de l’Onil, a, dans une récente déclaration à la presse, rassuré qu’il s’agissait de perturbations passagères, mettant la crise sur le compte du circuit de la distribution qui continue, selon lui, de poser problème. Une défaillance qui n’est pas du ressort de son organisme mais de celui des laiteries, a-t-il encore indiqué. Cependant, les citoyens continuent de subir, une fois de plus, la désorganisation qui caractérise la filière lait en Algérie, une matière, pourtant trop prisée. Ce n’est pas tout, si le manque de lait s’est fait sensiblement ressentir, une autre anomalie d’une grande importance a été souvent soulignée par les consommateurs. Ces derniers remettent en cause la qualité du produit parfois mauvaise. «Il m’arrive de prendre 2 à 3 sachets de lait pour que ces derniers s’avèrent, au bout, inconsommables.
On ne comprend rien à tout cela. Initialement, ce produit ne quitte l’usine et n’est commercialisé sans qu’il soit contrôlé », regrette Saïd, rencontré dans une épicerie à Hussein-Dey. Des dires corroborés par l’épicier lui-même qui affirme que des clients sont venus, à maintes reprises, lui réclamer le remboursement de la marchandise du fait de la mauvaise qualité du lait en sachet.
Farid Houali