La crise du carburant persiste dans plusieurs wilayas Le silence de Naftal

La crise du carburant persiste dans plusieurs wilayas Le silence de Naftal

Alors que la crise du carburant pollué perdure depuis deux semaines à l’Ouest, ni Naftal ni le ministère de l’Energie n’ont daigné s’expliquer sur la situation.

L’Union nationale des investisseurs, propriétaires et exploitants des relais et stations-service (UNIPREST) ainsi que la fédération des consommateurs dénoncent le silence de Naftal et demandent des explications sur l’origine de la pollution du carburant.

A Oran, Tlemcen, Tiaret, Mostaganem et Mascara, les automobilistes à bout de nerfs n’en peuvent plus car la situation empire chaque jour.

A plusieurs reprises, la réunion prévue entre les représentants de l’UNIPREST et les responsables de Naftal a été reportée pour des raisons inconnues, nous dira le représentant de l’UNIPREST à l’Ouest, M.Boukhari. Et d’interpeller Naftal pour qu’enfin elle se manifeste quant à la perturbation de l’approvisionnement et le carburant pollué qui est toujours en circulation.

Pour sa part, la fédération des consommateurs a réagi également à ce blackout en adressant une lettre au PDG de Naftal lui demandant de réagir à travers «un communiqué de presse en déclarant le contexte et la situation de la cause réelle de cet incident, en apportant aux usagers des éclaircissements sur la procédure d’indemnisation avec les délais maximaux de remboursement».

Suite aux difficultés rencontrées par les automobilistes pour les remboursements des dommages causés à leurs véhicules, la fédération des consommateurs demande une prise en charge des indemnisations suite aux dommages subis par des automobilistes «suite à l’incident qui a surgi après injection du carburant dans le réservoir des véhicules, principalement pour les stations à gestion directe dépendant de votre tutelle».

Pour les stations à gestion libre (GL), la fédération demande à ce que «des instructions soient données par Naftal concernant cette difficulté pour le remboursement par ces dernières».

«Aussi dans le cas contraire, la prise en charge sera opérée par votre organisme, surtout que la conjoncture se présente en temps de crise pour laquelle votre responsabilité se trouve engagée en terme d’obligation pour un produit dont la propriété entière en dépend», ajoute la même fédération.

Concernant le dépôt des dossiers de remboursement auprès des stations d’essence, le président de la fédération des consommateurs, M.Hariz, a reconnu la difficulté de certains automobilistes à se faire rembourser.

Il a tenu, donc, à préciser que «pour ces automobilistes, il a été convenu avec la direction Naftal à Oran de déposer leurs dossiers directement chez Naftal». Il a, d’autre part, souligné que pour certains usagers, la facture de réparation a atteint les 130.000 DA.

C’est le cas d’un automobiliste qui a eu la pompe et les injecteurs endommagés. «14 cas similaires ont été enregistrés» chez un concessionnaire, déclare le président de la fédération.

A propos du carburant pollué, le représentant de l’UNIPREST à Oran nous a exprimé son regret de voir ce carburant encore en circulation sans que Naftal ne soit en mesure de communiquer sur l’origine de cet incident.

Les files d’attente devant les stations d’essence continuent, nous dira le même interlocuteur, du fait que la dépollution de ce carburant se fait à un rythme lent, ajouter à cela le manque de camions pour assurer la distribution.

A Mostaganem, à l’instar d’autres wilayas, des dizaines d’automobilistes affirment que leurs véhicules ont été endommagés après injection de carburant non conforme dans les stations Naftal et autres. Le produit en question a endommagé des dizaines de pompes d’injection. Le propriétaire d’un véhicule neuf nous affirmera qu’il a été contraint d’acheter une pompe à essence à 20.000 DA.

L’ancienne a été carrément endommagée. Par ailleurs, et depuis ce dimanche, d’innombrables files de voitures se forment au niveau de stations d’essence de la wilaya. «Il fallait plus d’une heure pour faire le plein en sans plomb ou essence normale, le super est inexistant», souligne un automobiliste. «On ne sait même pas après tout ce temps si on aura la chance de faire le plein.

C’est vraiment l’anarchie», lâche ce père de famille accompagné de ses enfants. A Mascara également, après quelques mois de relative accalmie, la pénurie du carburant a refait surface ces derniers jours, pénalisant de nombreux automobilistes.

En effet, les six stationsservice dont dispose la ville de Mascara n’ont pas été approvisionnées durant le week-end, ce qui a provoqué une forte pression. Les automobilistes ont été contraints de faire fait le plein au niveau des stations d’autres communes.

Outre ce problème d’approvisionnement, les automobilistes sont confrontés, à l’instar des autres wilayas, à un autre dilemme lié à la qualité du carburant. Et là également on signale des dégâts au niveau des véhicules.

Mokhtaria Bensaâd et correspondants