La crise au FFS prend de nouvelles proportions ,Aït Ahmed, l’arbitre ?

La crise au FFS prend de nouvelles proportions ,Aït Ahmed, l’arbitre ?
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Depuis les premières salves contre la direction actuelle, Hocine Aït Ahmed a été ménagé par les contestataires, ce qui lui confère l’autorité nécessaire au règlement de la crise.

Avec la démission mardi d’une soixantaine de cadres dont un ex-premier secrétaire, la crise qui secoue le Front des forces socialistes (FFS) prend de nouvelles proportions. Jamais sans doute dans l’histoire de ce parti, qui a résisté à bien des épreuves et survécu à bien des bourrasques politiques, la crise n’a atteint de telles proportions. Le malaise est si profond que beaucoup d’observateurs se demandent si le FFS, un parti qui a cristallisé bien des espoirs, sortira indemne de cette épreuve.

Mais les cris de colère et autres dissidences qui se sont exprimés depuis le dernier scrutin sont-ils liés à “un changement de cap politique”  comme le dénoncent les contestataires, ou à une guerre de succession pour le contrôle de l’appareil qui ne dit pas son nom ? Autant les démissionnaires, à leur tête l’ex-premier secrétaire Karim Tabbou, que les contestataires regroupés autour des anciennes figures de proue comme Djamel Zenati, Samir Bouakouir, Djoudi Mammeri ou encore Mustapha Bouhadef, accusent la direction actuelle d’avoir dévié le parti de sa ligne politique originelle. “Les contorsions et les déviations par lesquelles l’équipe dirigeante actuelle veut soumettre le parti à la logique totalitaire du pouvoir ne nous laissent guère le choix sur les décisions à prendre. Nous refusons de nous rendre complices des tractations menées à l’insu des militants et de l’opinion publique”, affirment les démissionnaires dans une déclaration rendue publique. “Nous voulons que le FFS retrouve les idéaux et principes de 1963”, proclament, de leur côté, les partisans de Djamel Zenati et des autres contestataires. Mais si les premiers inscrivent leur combat en dehors de l’appareil du parti en projetant le lancement d’une nouvelle formation politique, les seconds s’emploient à mener la bataille à l’intérieur des structures du parti. Et face à cette situation, la direction actuelle dont la communication constitue incontestablement le talon d’Achille, se complait dans un silence inexpliqué, mais dont le message sibyllin suggère la minimisation de l’ampleur de la crise.

Dans cette guerre à distance que se livrent les divers acteurs, une seule personne échappe à la critique : le leader historique et membre fondateur du parti, Hocine Aït Ahmed, même si Samir Bouakouir n’hésite pas à déclarer lors du meeting tenu jeudi dernier à Tizi Ouzou qu’“il faut sortir de la culture du chef et de l’homme providentiel”.

Depuis son message, le 21 mai, où il demandait à la direction actuelle des “sanctions exemplaires” à l’encontre de ceux dont le comportement a été indigne pendant la campagne, Hocine Aït Ahmed ne s’est plus manifesté. L’appareil du parti lui échappe-t-il ou est-il mal informé ? Considère-t-il cette crise comme un simple orage d’été ? Autant de questions qui restent sans réponse. Une énigme enveloppée dans un mystère, pour reprendre une célèbre phrase de Winston Churchill.

En tout cas, pour nombre d’observateurs, il reste le principal arbitre de la crise, même si le “culte de la personnalité” a peut-être alimenté celle-ci.

KK