Le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires politiques, B. Lynn Pascoe, a affirmé mercredi devant le Conseil de sécurité que »la paix et la création d’un Etat palestinien ne peuvent plus être reportées ».
Exprimant sa préoccupation devant le »manque de progrès dans la recherche d’une solution négociée » entre Israéliens et Palestiniens, il a indiqué que le Quartette sur le Moyen-Orient (Union Européenne, ONU, Etats-Unis, Russie) se retrouverait à Munich (Allemagne) le 5 février afin de soutenir les efforts diplomatiques visant à parvenir à un accord-cadre israélo-palestinien sur le statut final. Soulignant qu’il ne restait que neuf mois avant la fin des deux ans prévus à cet effet, il a estimé que »la viabilité du processus politique et la crédibilité du Quatuor étaient en jeu ».
M. Lynn Pascoe a rappelé que, ces derniers mois, »un nombre croissant de pays d’Amérique Latine ont reconnu un Etat palestinien basé sur les frontières de 1967 ».
Au cours de sa visite dans les Territoires occupés mardi, le président russe Dmitri Medvedev « a également réitéré le soutien » de son pays au « droit inaliénable des Palestiniens à disposer d’un Etat indépendant » ayant pour capitale El-Qods-Est, a-t-il rappelé. Le chef des affaires politiques de l’ONU a souligné que depuis le 26 septembre, date de la fin du moratoire sur le gel de la colonisation israélienne, »l’accroissement des activités de construction de colonies s’était poursuivi, avec le lancement de la construction de 2000 unités en Cisjordanie ». »L’extension des colonies mine la confiance et porte préjudice aux discussions sur le statut final », a-t-il déploré.
M. Lynn Pascoe a indiqué que »les efforts de l’Autorité palestinienne se poursuivaient selon son calendrier de construction d’un Etat », notamment par la promotion de la sécurité et de la stabilité: »Nous pensons qu’Israël peut et doit faire plus pour permettre à l’Autorité palestinienne d’améliorer encore la sécurité et les conditions économiques, en levant les restrictions de circulation » existantes en Cisjordanie.
Le responsable onusien a précisé que son organisation avait enregistré ces derniers mois 486 opérations des forces israéliennes en Cisjordanie, ajoutant que 87 Palestiniens avaient été blessés et 251 arrêtés. »Si nous reconnaissons les préoccupations sécuritaires qu’Israël soulève, nous pensons qu’elles affaiblissent sérieusement l’Autorité palestinienne alors que l’objectif stratégique devrait être l’opposé », a-t-il dit. »Plus préoccupant encore a été la mort de quatre Palestiniens dans des incidents distincts, qui justifient des enquêtes transparentes d’Israël »‘, a-t-il poursuivi.
Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a réaffirmé que »l’objectif fondamental de l’ONU continue d’être de revitaliser l’économie de Ghaza et de chercher à obtenir la fin de la politique de blocus d’Israël ».
Le niveau des importations et des exportations »reste significativement en deçà des niveaux de 2007 », a-t-il regretté, rappelant que l’augmentation rapide des volumes des exportations autorisées à sortir de la bande de Ghaza reste »une priorité centrale ».
Par ailleurs, devant le Conseil de sécurité, B. Lynn Pascoe a regretté le manque de progrès dans les efforts visant à promouvoir la paix entre Israël et la Syrie, »malgré les efforts diplomatiques déployés, notamment ceux des envoyés de la France et des Etats-Unis ». »Alors que la situation dans le Golan syrien occupé est restée stable en dépit des activités de colonisation israélienne, la résolution du conflit entre les deux pays est cruciale pour la stabilité régionale », a-t-il souligné.
Abordant les derniers développements au Liban et notamment ‘la démission le 12 janvier de dix ministres de l’opposition et d’un ministre appartenant au camp du président Sleiman, entrainant la chute du gouvernement d’union nationale en place, B. Lynn Pascoe a indiqué que des consultations internes étaient prévues le 24 janvier. »Préserver la stabilité du Liban est essentiel pour les Libanais eux-mêmes, mais aussi critique pour le sort d’une région qui a besoin par-dessus tout de progrès vers la paix », a-t-il conclu.