La CPI rouvre l’enquête et accuse le CNT,Assassinat de Kadhafi : un crime de guerre

La CPI rouvre l’enquête et accuse le CNT,Assassinat de Kadhafi : un crime de guerre

Les circonstances entourant la mort de Mouammar Kadhafi restent obscures. Dès le début, les nouvelles autorités libyennes ont affirmé que son décès était intervenu lors d’un échange de tirs, alors que de nombreuses sources font état d’une exécution sommaire.

La mort de l’ex-dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, pourrait être qualifiée par la Cour pénale internationale (CPI) de crime de guerre, a déclaré le procureur en chef de l’instance. “Nous avons exprimé nos inquiétudes” au gouvernement de transition libyen et demandé “comment seront jugés les crimes commis par les deux camps durant le soulèvement qui a conduit au renversement de l’homme fort libyen”, a notamment déclaré Louis Moreno Ocampo à la presse, soulignant que “la mort de Kadhafi est une des questions qui doit être éclaircie, savoir ce qui s’est passé, parce qu’il existe de sérieuses suspicions sur le fait que c’était un crime de guerre”. Le procureur a en outre indiqué avoir adressé une lettre aux autorités libyennes actuelles, les invitant à enquêter sur les crimes de guerre commis lors du conflit, y compris par les forces du Conseil national de transition.

En fuite depuis la chute de Tripoli fin août, le colonel Kadhafi avait été tué le 20 octobre à Syrte, dans des circonstances encore floues, par des rebelles libyens après avoir été capturé, alors qu’il tentait de fuir sa ville natale, prise d’assaut par les forces du CNT, après qu’elle fut “nettoyée” par les avions de l’Otan. Les circonstances entourant sa mort restent obscures. Dès le début, les nouvelles autorités libyennes ont affirmé que le décès de Kadhafi était intervenu lors d’un échange de tirs, alors que de nombreuses sources font état d’une exécution sommaire. Selon l’une des nombreuses versions, le colonel a été assassiné d’une balle dans la tête par les forces du CNT après avoir été torturé.

Son fils Moatassem Billah a trouvé la mort le même jour. Ils ont été inhumés le 25 octobre dans la plus grande discrétion, quelque part dans le désert libyen. Et puis, les juges de la Cour pénale internationale avaient ordonné le 22 novembre la fermeture du dossier de Kadhafi qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité.

Luis Moreno Ocampo a par ailleurs précisé que les autorités libyennes informeront le CPI le 10 janvier sur un éventuel transfèrement à La Haye, où siège la cour, de l’un des fils de Kadhafi, Seif El-Islam, arrêté le mois dernier. Celui-ci fait l’objet depuis le 27 juin d’un mandat d’arrêt de la CPI pour crimes contre l’humanité, à savoir meurtre et persécution, commis depuis le 15 février lors de la répression de la révolte populaire, qui s’est transformée en guerre civile. La confrontation armée opposant les troupes pro-Kadhafi aux forces du Conseil national de transition, instance politique des insurgés libyens soutenue par l’Otan, a duré près de neuf mois. Les combats ont fait des milliers de morts et ont porté un grave préjudice à l’économie libyenne. Reste à élucider le retournement du tribunal international.

D. Bouatta