Les dépenses militaires algériennes sont passées entre 2006 et 2012 de 3,6 milliards de dollars à 9,8 milliards de dollars alors que pour “le frère ennemi” le Maroc, obligé de suivre malgré ses faibles revenus, de 2,4 à 3 milliards de dollars.
Cette course coûteuse à l’armement dure depuis des décennies pour les deux pays.
Mais la compétition frénétique entre les deux voisins a repris en 2006, année de l’annulation de la dette de l’armée algérienne auprès de la Russie, 4,7 milliards de dollars, par sa reconversion partielle en accords commerciaux
Le dossier de la course à l’armement est publié cette semaine par le magazine Jeune Afrique qui n’a pas manqué de livrer des secrets de cette bataille pour s’armer entre l’Algérie et le Maroc.
Le budget prévisionnel de l’armée algérienne pour l’année 2013 est estimé à plus de 10 milliards de dollars dont le but aujourd’hui est la professionnalisation pour céder la place ainsi à la supériorité matérielle jusque là prônée et contrairement à l’armée royale qui accordait la priorité à la qualité, selon les explications fournies par la même source.
317.000 hommes pour l’Algérie et 245.800 hommes pour le Maroc
En effectifs l’armée algérienne compte au total 317.000 hommes dont 187.000 forces paramilitaires, 175.000 armée de terre, 14.000 armée de l’air et 6.000 de la marine. Alors que les forces armées marocaines sont estimées à 245.800 hommes issus de l’armée de terre(175.000), des paramilitaires(50.000), de l’armée de l’air(13.000) et de la marine(7.800).
Sur le plan matériel, l’Algérie domine actuellement les débats avec ses quelques 985 chars de combat, contre 550 du côté marocain. Sa supériorité s’avère encore plus écrasante en termes de véhicules blindés de combats d’infanterie, avec 1.085 engins en Algérie et seulement 195 au Maroc. Même rapport pour l’aviation, puisque Alger dispose de 36 appareils de combats modernes et de 71 plus anciens, contre 24 et 46 respectivement pour Rabat.
Selon Jeune Afrique l’Algérie pourrait bien prendre l’ascendant sur le voisin car les autorités algériennes se sont tournées depuis la prise d’otage d’In Amenas aux services de la marine allemande pour l’entraînement mais aussi du coté de Londres pour la formation des forces spéciales algériennes en sollicitant les services de “Special Air Service” et “Special Boat Service”, unités des forces spéciales britanniques.
“Même si la qualité des militaires de Rabat resterait la même, ceux d’Alger s’amélioreraient”, selon toujours la même enquête qui précise que “les moyens financiers algériens permettent d’entraîner les soldats de manière intensive, de faire voler les avions et d’organiser les exercices”.
La conclusion de l’enquête du Jeune Afrique avertit que “même si l’Algérie venait un jour à égaler ou presque son voisin par les compétences tout en le dominant numériquement, un conflit serait une catastrophe économique pour les deux protagonistes. Et un suicide politico-diplomatique pour celui qui le déclencherait”.