La cour de cassation a annulé le non- lieu prononcé par le juge au profit de l’ancien patron d’ENI, Paolo Scaroni, ouvrant ainsi la voie à la reprise de l’affaire par le tribunal de Milan. L’accusation, si elle parvenait à fournir de nouvelles preuves, replacerait l’ancien n°1 du géant italien et le ministère de l’Énergie au centre de l’affaire. C’est ce que nous révèle un article publié aujourd’hui par le quotidien nationale El Watan.
La deuxième audience du procès, qui voit des dirigeants de Saipem et des intermédiaires algériens jugés par la quatrième section pénale du tribunal de Milan pour «corruption internationale», a été renvoyée, hier, quelques minutes à peine après son ouverture.
Une prochaine audience a été fixée au 21 mars. En attendant, les magistrats devraient plancher sur l’imbroglio juridictionnel qui s’est créé après la décision de la cour de cassation d’accueillir le recours du parquet de Milan qui s’était opposé au non-lieu prononcé par la juge pour les audiences préliminaires de Milan, le 2 octobre dernier, en faveur de Paolo Scaroni et du groupe pétrolier Eni.
Le groupe Eni a fait savoir dans un communiqué rendu public : «Nous en prenons acte. Mais nous y sommes tout à fait étrangers.» Réitérant la disponibilité du groupe à «collaborer» avec la justice.
Concernant la partie algérienne, la situation change drastiquement, car si l’accusation, en fournissant de nouvelles preuves, pouvait établir que le n°1 d’Eni, à l’époque des faits, savait et avait profité de la méga-corruption de l’ordre de 198 millions de dollars, se peut-il que son homologue algérien, l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, soit demeuré, lui, parfaitement étranger à cette malversation pluri-millionnaire, opérée au détriment de Sonatrach et du contribuable algérien, puisque des marchés de 11 milliards de dollars ont été accordés dans des conditions obscures à une société étrangère ?