Elle devait s’étaler entre 10 et 18h vendredi, la coupure de Internet perdure depuis vendredi matin. Réseaux sociaux et vidéos sont quasiment inaccessible par ADSL. Algérie Télecom annonce cependant, que les opérations techniques sur le câble sous-marin de Annaba avait réussi, sans fixer de nouveau délai pour le rétablissement total du trafic.
Selon Algérie Télecom, “le trafic des clients professionnels du secteur économique est priorisé, tout en garantissant pour les clients résidentiels la consultation des pages web et l’échange des emails à hauteur de la capacité disponible. Le reste des services sont bloqués, notamment la vidéo“, ajoutant que “tous les sites webHÉBERGÉS en Algérie, y compris les serveurs cache Google, sont accessibles“.
Sauf que le ralentissement du flux pénalise grandement les abonnées. Algérie Télécom ait précisé d’ailleurs dans son communiqué que « la totalité de la bande passante internationale acheminée à travers le câble SMW4 est hors d’usage, soit 630 Gbps, laissant le réseau alimenté par les seuls 80 Gbps fournis par le câble reliant Alger à Palma (ALPAL) »
Quid du Med Cable?
En attendant la fin de la réalisation du câble de Valence, N’avait-on pas d’autres solutions pour éviter ce ralentissement pénalisant des internautes et de l’économie algérienne?
A l’ère de l’austérité et de la rationalisation des dépenses, on se devait de trouver des solutions à moindre coûts. Pourquoi n-a-t-on pas pensé alors au Med Câble?
Initié par le groupe des télécommunications Orascom Telecom Holding, ancienne maison mère de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, cette infrastructure lourde est aujourd’hui inexploitée.
Déployée pour renforcer les liaisons à l’international de l’Algérie, le Med Cable avait été acquis totalement par Djezzy en février 2013.
Réalisée dès 2005 par Alcatel-Lucent grâce à un investissement initial de 30 millions d’euros, elle est à l’arrêt dans sa portion Alger-Marseille depuis 2008. Seule la portion Alger-Annaba est aujourd’hui opérationnelle.
Le projet a été bloqué en 2009, dès qu’est survenu le conflit entre l’Etat Algérien et Orascom Télécom Holding sur ce qu’on avait appelé le dossier Djezzy sans que l’on reprenne en charge au moment de la prise de participation de Djezzy par l’Etat algérien.
Aujourd’hui cet opérateur est propriété de l’Etat algérien à hauteur de 51%, on s’interroge légitimement sur la non mise en service de ce câble pour permettre à cet opérateur de bien servir ses clients. Les liaisons de Med Câble, une fois rétablies, pourraient être d’un apport très intéressant en matière de trafic de données internet. Djezzy, contrôlé à 51% par le FNI à pourrait le louer aux autres opérateurs en cas de problèmes majeurs comme ces récurrentes coupures du câble de Annaba.
L’Algérie,faut-il le rappeler, a signé en 2015, une convention avec la Tunisie pour l’exploitation du câble de Bizert. On se s’interroge si les pouvoirs publics n’ont pas écarté une solution moins coûteuse. Au lieu de payer des prestations en devises fortes en plein période de baisse des revenus pétroliers, n’aurait-il pas été préférable de remettre en service le Med Câble? Cette entreprise aurait pu non seulement servir l’opérateur,devenu EPE depuis janvier 2015, mais contribuera, sans doute, au développement de l’économie numérique algérienne.