La COP 21 offre une opportunité à l’Algérie pour développer les énergies renouvelables

La COP 21 offre une opportunité à l’Algérie pour développer les énergies renouvelables

L’accord de Paris sur le changement climatique (COP21), qui va donner un « boom extraordinaire » à l’industrie des énergies renouvelables, constitue une opportunité pour l’Algérie qui recèle des potentialités importantes dans ce domaine, a estimé mercredi à Alger, Ahmed Djoghlaf, expert international en environnement, développement durable et biodiversité.

« L’accord de Paris représente un boom extraordinaire qui va être donné à l’industrie des énergies renouvelables. Ce secteur attendait un signal qui s’est concrétisé à travers l’engagement des Etats lors de cette conférence », a souligné M. Djoghlaf lors d’une table ronde organisée par l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG).

« Maintenant, il est claire que le monde va se diriger vers le renouvelable », a ajouté M. Djoghlaf qui a coprésidé le comité international sur le changement climatique précédent la COP 21.

D’ailleurs, 330 milliards de dollars ont été investis dans ces énergies propres en 2015 avec des prévisions d’atteindre plus de 1.000 milliards de dollars en 2020, date d’entrée en vigueur de cet accord, selon les chiffres avancés par cet expert, également ambassadeur conseiller auprès ministère des Affaires étrangères.

Cette réorientation vers le renouvelable constitue une opportunité pour l’Algérie qui doit assurer sa transition énergétique pour préparer l’après pétrole, a poursuivi M. Djoghlaf.

L’énergie solaire constitue ainsi, selon ce responsable, un gisement important à développer par l’Algérie qui possède des potentialités qui avoisinent les 2.500 heures d’ensoleillement par an, un chiffre qui dépasse largement les 800 heures que recèle l’Allemagne, leader mondial de l’industrie de l’énergie solaire.

Dans ce cadre, la contribution de l’Algérie à la COP 21 mentionne son intention de développer cette énergie et produire l’électricité pour couvrir ses besoins et exporter vers l’Afrique.

Ainsi, le forum africain des énergies renouvelables, dont l’Algérie devrait abriter chaque année à partir de 2016 ou 2017, va contribuer à la réalisation de cet objectif.

L’idée d’organiser un forum africain des énergies renouvelables a été adopté lors de la COP 21 à l’initiative de l’Algérie. Ce forum, qui devrait se tenir dans une ville de sud du pays, verra la participation, entre autres, de chefs d’Etat africains, de représentants de la communauté scientifique et de directeurs de compagnies internationales spécialisées dans le renouvelable, rappelle-t-on.

Ce Forum africain devrait également être « un espace idoine de dissémination des bonnes pratiques et de présentation des dernières innovations techniques et technologiques », avait souligné le Premier ministre Abdelmalek Sellal lors de son discours à la COP 21.

Le financement de tels projets serait assuré à travers des partenariats dans le cadre des « Amis de l’accompagnement de l’ambition algérienne en matière d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques », une autre initiative de l’Algérie, a expliqué, M. Djoghlaf.

« Nous encourageons nos partenaires du Nord et du Sud à se joindre à nous dans le cadre des Amis de l’accompagnement de l’Ambition algérienne », avait indiqué, dans ce sens, M. Sellal lors de la Conférence de Paris.

En retournant vers l’Afrique pour la couverture de ses besoins en matière d’électricité, l’Algérie peut devenir un leader africain des énergies renouvelables, a estimé M. Djoghlaf.

Le gaz naturel, une passerelle de transition énergétique

Pour assurer la transition énergétique de l’Algérie, M. Djoghlaf voit aussi dans le gaz naturel une passerelle « idoine » en vue d’une transition vers une économie sobre en carbone.

Ce diplomate a cité, à titre d’exemple, ce que pourrait générer un partenariat avec l’Inde, troisième consommateur mondial de charbon, s’il décide de faire fonctionner ses usines en gaz naturel considéré comme étant la plus propre des énergies fossiles.

« Il faut réorienter notre coopération vers ce type de partenariat ganant-gagnant », a-t-il affirmé.

« Le gaz naturel est une passerelle pour passer des énergies fossiles les plus polluantes comme le pétrole vers les énergies renouvelables », a insisté M. Djoghlaf.

Le gaz naturel est considéré comme l’énergie fossile la plus propres avec 20% du total des émissions de gaz à effet de serre contre près de 37% pour le pétrole et 43% pour le charbon.