“L’accord, bien qu’il ne réponde pas à toutes les demandes et ne satisfasse pas toutes les parties, est basé sur un équilibre et constitue une bonne base pour une paix durable et la réconciliation”, a indiqué M. Mongi, chef de la Minusma.
Les parties maliennes, le gouvernement de Bamako et les groupes militaro-politiques, en négociation à Alger, ont signé, hier, l’accord de paix proposé par la médiation. Mais alors que toute l’attention est braquée sur le processus d’Alger qui s’achève, les groupes de la Coordination, à savoir le MNLA, le HCUA et le MAA, ont refusé de parapher le document. Ces groupes, par la voix du chef du MNLA, ont demandé un délai pour consulter la population qu’ils représentent.
Parce que l’accord n’est pas partagé avec elle. Faut-il alors croire Billel Ag Charif, qui s’est illustré durant les cinq rounds de dialogue par des tergiversations et des volte-faces, lorsqu’il réclame un délai raisonnable pour consulter la population qu’il représente ? Pour la médiation, le dialogue est terminé. Donc, pas question de revenir à la case départ. D’autant plus que l’accord répond de manière équilibrée aux revendications des deux camps. “L’accord, bien qu’il ne réponde pas à toutes les demandes et ne satisfasse pas toutes les parties, est basé sur un équilibre et constitue une bonne base pour une paix durable et la réconciliation”, a indiqué M. Mongi, chef de la Minusma.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, chef de file de la médiation, s’est montré plutôt compréhensif quant à la position de la coordination. “Je sais que la décision difficile qu’ils ont à prendre n’exprime pas, de leur part, une quelconque inhibition, mais serait plutôt, les connaissant bien, synonyme d’ambition à mobiliser le maximum de soutien à cet acte fondateur de la paix”, a déclaré Ramtane Lamamra.

“Je sais que la pause qu’ils ont réclamée et qu’ils sont en droit d’obtenir n’est point une manière de se désolidariser de ce travail commun que nous avons mené ensemble avec foi, persévérance et respect mutuel”, a-t-il ajouté. Cela en réponse à la réclamation du MNLA, qui, par la voix de son chef, a estimé qu’“il est nécessaire que la population de l’Azawad s’exprime par rapport à cet accord et qu’elle donne son avis définitif car jusqu’à maintenant le temps n’avait pas permis de le faire”.
Reste maintenant la mise en œuvre des termes de l’accord que toutes les parties se sont engagées à respecter. Et dans cette perspective, la médiation Algérie, pays voisin, ONU, UA, UE s’engagent, de leurs côtés, à accompagner le Mali jusqu’au retour de la paix et de la sécurité.
Pour sa part, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a appelé les parties maliennes à signer l’accord sans délai.“Je salue la décision du président et du gouvernement maliens de le parapher et appelle tous les groupes du Nord à le faire sans délai”, a-t-il déclaré. Une sommation que les groupes de la coordination prendront certainement au sérieux compte tenu du poids et de l’influence de la France sur le Mali et toutes ses composantes. La France, depuis l’intervention Serval, a pris une autre dimension dans ce pays dans la mesure où elle se place comme un sauveur devant le péril terroriste. Reste à savoir maintenant quelle sera la réaction des groupes de la coordination qui, selon toute vraisemblance, ont été sous influence du MNLA. Vont-ils se soumettre aux pressions diplomatiques françaises ?
D. B