La coordination des comités de soutien appelle à une réaction forte de la société civile et de la classe politique: “Halte à l’acharnement contre le groupe Cevital !”

La coordination des comités de soutien appelle à une réaction forte de la société civile et de la classe politique: “Halte à l’acharnement contre le groupe Cevital !”

“Qui est cette main invisible qui serait derrière ces blocages ?” s’interroge la coordination qui croit détenir la réponse : “De nombreuses sources médiatiques citent Réda Kouninef qui, d’après elles, utilise ses liens privilégiés avec Saïd Bouteflika et les autres décideurs pour bloquer les projets de Cevital.”

“Le sabotage de l’économie nationale, par les blocages des projets de Cevital et de ceux de l’Algérie qui produit, constitue aujourd’hui une réelle menace pour la stabilité nationale et la sécurité alimentaire de notre pays”, ont mis en garde les membres de la Coordination nationale des comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques, dans une déclaration transmise, hier, à notre rédaction. C’est à l’issue d’une réunion de cette coordination, tenue au siège du comité de participation de Cevital de Béjaïa, hier, soit au 600e jour de blocage du projet de l’usine de trituration de graines oléagineuses initié par ce groupe industriel privé à Béjaïa, que Mourad Bouzidi et ses camarades ont décidé de s’exprimer à travers une déclaration publique, afin de rappeler à l’opinion publique nationale la gravité de la situation socioéconomique du pays. “Trop, c’est trop ! Cevital, fer de lance de l’économie nationale, est aujourd’hui la cible d’un acharnement concerté, organisé, synchronisé et minutieusement exécuté au nom de l’État algérien. Alors qu’à l’étranger, on déroule le tapis rouge à Issad Rebrab, président de Cevital, dans son propre pays, l’Algérie, une main invisible, qui profite de sa proximité avec les décideurs, travaille, de jour comme de nuit, au sabotage de ses projets d’investissement”, ont-ils dénoncé. Les rédacteurs du document déplorent, en outre, qu’après

600 jours de blocage de l’usine de trituration de Béjaïa et après quatre grandes marches populaires de plusieurs milliers citoyens, “le Conseil national de l’investissement a, dans ses résolutions du

30 octobre dernier, validé, contre toute attente, une liste de 25 wilayas où l’activité de trituration de graines oléagineuses est éligible aux avantages accordés à l’investissement, excluant la wilaya de Béjaïa où la demande est pourtant réelle, voire même populaire. Cette résolution discriminatoire cible de façon flagrante Cevital et Béjaïa, locomotive économique de la Kabylie, et met en danger l’unité nationale. Elle constitue une atteinte grave aux droits économiques de la jeunesse qui réclame à cor et à cri des emplois durables”.

Des blocages en série

Les animateurs de la Coordination des comités de soutien aux travailleurs de Cevital tiennent à rappeler qu’ils avaient saisi par écrit l’actuel Premier ministre, ainsi que les deux Premiers ministres qui l’ont précédé et adressé trois lettres au président de la République pour attirer leur attention sur les blocages “injustes” dont fait l’objet le projet de l’usine de trituration de  Cevital à Béjaïa. “à ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse.  La situation n’a pas évolué. Au contraire, tout  s’est aggravé. Notre démarche est pourtant un cri d’alarme destiné à alerter les décideurs de notre pays sur un crime économique commis contre des projets vitaux, créateurs de richesses et d’emplois, contribuant à la diversification de notre économie et absorbant, de ce fait, une partie de nos diplômés”, se sont-ils indignés. Évoquant les différents projets bloqués, les signataires de la déclaration citent : “Deux usines d’électroménager à Sétif, Samha et Brandt Algérie, sont carrément à l’arrêt”, car “bloquées par les services des douanes qui réclament, tenez-vous bien, une amende de 250 milliards de centimes”, “un projet (Oxxo) de plus de 2 000 emplois à Tizi Ouzou, qui risque de ne jamais voir le jour”, tandis qu’“à Boumerdès, c’est le mégaprojet du hub portuaire de Cap Djinet, qui devait créer un million d’emplois directs et indirects, qui est bloqué. Ce blocage met en péril la pérennité de

3 500 emplois”, ajoutant qu’“à Blida, c’est le projet d’EvCon, nouvelle technologie révolutionnaire pour la production de l’eau ultra pure, qui voit ses équipements bloqués au niveau des ports algériens” et qu’à Béjaïa, enfin, ce sont les deux principales vocations de la wilaya qui sont attaquées, à savoir “un mégaprojet touristique prévu sur la côte Est de la wilaya, créateur de plusieurs milliers d’emplois, est bloqué”, alors que dans le domaine de l’agroalimentaire, c’est “l’usine de trituration qui est bloqué depuis exactement 600 jours. Ce sont

1 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects bloqués pour notre jeunesse”. “Qui est cette main invisible qui serait derrière ces blocages ?” s’interroge la coordination qui croit détenir la réponse.

“De nombreuses sources médiatiques citent Réda Kouninef qui, d’après elles, utilise ses liens privilégiés avec Saïd Bouteflika et les autres décideurs, pour bloquer les projets de Cevital.” Et d’avertir que “cette situation est à la fois scandaleuse et très inquiétante”. Et la coordination de se poser une autre question : “Notre pays peut-il se permettre de telles aberrations qui font perdre chaque année des dizaines de milliards de dollars à sa balance de paiement et qui poussent notre jeunesse à l’exil, souvent au péril de leur vie ?”

Une réunion pour arrêter des actions

Ne pouvant rester indifférents face à une telle situation, les membres de la Coordination des comités de soutien aux travailleurs de Cevital appellent à une réunion élargie aux représentants de la communauté universitaire, à l’ensemble de la société civile, de la classe politique, tous les élus, ainsi qu’aux opérateurs économiques qui se tiendra le samedi

24 novembre, à 9h, au siège du Comité de participation de Cevital de Béjaïa. L’objet de cette rencontre est de débattre de ces blocages et de décider ensemble des éventuelles actions à entreprendre pour la sauvegarde de Cevital et pour exiger “l’arrêt immédiat de l’acharnement contre Cevital et le déblocage de tous ses projets”, “l’intégration de Béjaïa sur la liste des wilayas où l’activité de trituration de graines oléagineuses est éligible aux avantages accordés à l’investissement”, “l’accostage des bateaux au port de Béjaïa, le débarquement des équipements et la réalisation de l’usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital”, “une répartition juste et équilibrée des investissements et de la richesse dans notre pays” et “une gestion transparente et juste de l’économie nationale”.

Kamal Ouhnia