La coopération algéro-française évolue « favorablement »

La coopération algéro-française évolue « favorablement »

PARIS- L’ancien ministre des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi, a indiqué mercredi soir à Paris que la coopération algéro-française évolue « favorablement » et qu’il s’en réjouissait.

« Je constate avec satisfaction que la coopération entre Paris et Alger évolue favorablement et je m’en réjouis », a-t-il souligné dans son discours à l’occasion d’avoir été fait Docteur Honoris Causa de Sciences Po, à l’Institut de sciences politiques de Paris, devant d’éminentes personnalités politiques, intellectuelles et universitaires, relevant que les rapports entre les deux pays « ont toujours eu un caractère tout à fait spécial ».

L’ancien Secrétaire général-adjoint de l’Organisation des Nations unies a estimé qu’il y a « beaucoup » à faire pour développer la paix et la coopération des deux côtés de la Méditerranée, précisant dans ce contexte que la France et l’Algérie « peuvent susciter, avec d’autres (…), des solidarités essentielles, capables de favoriser l’émergence d’une gouvernance mondiale efficace et des rapports plus équilibrés et plus équitables dans les relations internationales ».

Au sujet de la situation mondiale « dans ses interdépendances et ses complexes », Lakhdar Brahimi a fait constater à ses auditeurs qu’une « certaine » nostalgie de la guerre froide « fait surface de plus en plus fréquemment, surtout, mais pas seulement, à Washington et à Moscou », arguant que « certains comportements observés et certaines paroles entendues à New York en septembre dernier étaient significatifs ».

Il s’est réjoui de l’accord sur le nucléaire iranien, exprimant cependant son scepticisme quant à l’impact de cet accord sur l’apaisement de la région du Moyen-Orient.

« Au Moyen-Orient, l’accord fort bienvenu sur le nucléaire iranien risque d’être l’hirondelle qui ne fera pas un nouveau printemps dans la région, mais au fait, où est donc passé le printemps arabe », s’est-il interrogé avec ironie et subtilité de diplomate.

Il a fait remarquer que les promesses des réunions de Vienne et de la plus récente des résolutions du Conseil de sécurité sur la Syrie « buttent sérieusement sur des réticences obstinées qui ne se rapportent plus seulement aux problèmes déjà formidables de la situation intérieure de la Syrie ».

Concernant le dossier palestinien, le diplomate algérien a indiqué que « tout le monde feint de croire qu’il est possible d’oublier impunément le peuple palestinien et de laisser les instincts les plus condamnables des extrémistes israéliens se donner libre cours dans l’impunité, sous le regard bienveillant d’un Premier ministre fort de son influence dominante à Washington quand ce n’est pas sous sa direction ».

Dans un contexte où le nombre des conflits « se remet à augmenter », Lakhdar Brahimi a affirmé que les Nations unies « sont indubitablement l’organisation indispensable pour l’ensemble de l’humanité », faisant constater que « certains comportements (à) fragilisent l’organisation, créent le doute à son sujet et diminuent l’efficacité de son action quand ils ne l’empêchent pas tout simplement ».

Pour lui, les grandes puissances cherchent un secrétaire général des Nations unies « qui soit un exécutant docile de leur volonté, un défenseur zélé de leurs intérêts nationaux, plutôt qu’un serviteur indépendant, impartial et courageux de la communauté internationale dans son ensemble ».