En Algérie, les pouvoirs publics continuent à minimiser la portée du mouvement de protestation qui gagne le pays. Pourtant, le spectre de contagion des révolutions tunisienne et égyptienne est de plus en plus visible.
Elles sont présentes dans tous les esprits et confortent les positions des protestataires. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a, sur le plateau de la station française Europe 1, évoqué, la semaine dernière, l’aspect «minoritaire» de ces événements. Il concède, toutefois, que ce qui s’est passé en Égypte et en Tunisie peut alimenter des velléités de reproduire le même scénario. «Je crois qu’il ne peut pas ne pas y avoir d’influence sur l’Algérie ou sur les autres pays, y compris ceux qui ne sont pas dans la sous-région.» Croire à une telle thèse reste tout de même difficile quand on voit le vent de révolte qui souffle sur l’ensemble du monde arabe. Du Yémen à la Jordanie en passant par la Libye et le Maroc, les sociétés arabes s’inspirent tous les jours des révolutions tunisienne et égyptienne.