La contestation se durcit

La contestation se durcit

Mairie assiégée, accès au village obstrués, collège et service d’état civil paralysés au 7ème jour à Tafraoui

Comme il fallait s’y attendre, la contestation prend de l’ampleur et personne n’est en mesure de prévoir les conséquences de cet engrenage, si les pouvoirs publics ne prennent pas en considération les doléances des citoyens en colère.

«Nous demandons la présence du wali. L’APC a failli à sa mission. Nous sommes décidés à mettre fin aux injustices commises à notre encontre. Oui, le maire est cloisonné dans son bureau», affirme un groupe de mécontents.

En effet, des dizaines de citoyens ont assiégé le siège de la mairie, mais la gendarmerie veille au grain. Tout a commencé tôt le matin, ce mardi 15 décembre. Les contestataires ont fermé tous les accès menant à Tafraoui.

Les lycéens et les étudiants n’ont pas pu se déplacer à cause de la fermeture des accès qui mènent à Oued Tlélat et Oran. Pour les collégiens, les contestataires ont fermé l’accès du CEM de Tafraoui et du coup, les élèves n’ont pas eu cours. «Dès demain, nous fermerons toutes les écoles», affirme un protestataire.

D’ailleurs, on croit savoir que le directeur de l’Education est informé de la situation. Tout porte à croire, que les choses risquent de basculer, si les turbulences durent dans le temps. «Ils croient que nous allons baisser les bras.

Ils se trompent. Nous n’avons rien à perdre, nous vivons déjà à Guantanamo», réplique un autre citoyen.

Cependant, les contestataires viennent d’envoyer des lettres au ministre de l’Intérieur et au wali d’Oran, dans lesquelles, ils énumèrent au moins une vingtaine de griefs retenus contre leur P/APC. A noter qu’un groupe de contestataires a affirmé, qu’une plainte contre le maire sera déposée incessamment. «Nous allons déposer une plainte contre le P/APC pour divers délits et abus.

Notre avocat prépare le dossier». Si cela se confirme, les choses vont complètement s’aggraver. Cette fois, les contestataires ont des arguments en béton, à en croire leurs déclarations.

Mardi matin, devant le siège de la mairie, les réclamations fusaient de partout.

Tous visaient le premier responsable de la commune. Mais ce que dénoncent les citoyens avec vigueur, est l’utilisation malsaine de la carte des Zmalas et des Ghoualem par certains irresponsables, à des fins politiciennes. «Je suis ghalmi comme le P/APC, mais je demande son départ.

Il n’a rien fait pour la commune», déclare un père de quatre enfants. En fait, des dizaines de protestataires ont dénoncé cette pratique mesquine par certains responsables: «Nous sommes tous des Algériens, Ghalmi, Zmali ou autre.

Ne vous en faites pas, nous ne sommes pas dupes.

Nous dénonçons la mauvaise gestion et les pratiques illégales et c’est tout», affirme un jeune homme marqué par les rides.

En attendant l’intervention du wali d’Oran, que les citoyens attendent avec impatience, Tafraoui vit des moments de cauchemar.

Noureddine Benabbou