Au lendemain de la visite de l’émissaire de la présidence, le DGSN Abdelghani Hamel, la ville d’In Salah ne semble pas prête à baisser les bras contre l’éventuelle exploitation de gaz de schiste dans la région même après l’arrivée sur le lieu d’une délégation présidentielle conduite par le patron de la police, la tension qui règne depuis plus de deux semaines ne s’est pas apaisée.
« Les protestations continueront jusqu’à l’annonce officielle de l’arrêt du forage », a scandé la population. Les habitants d’In Salah ont organisé hier une nouvelle marche pour protester contre l’exploration et l’exploitation de ces hydrocarbures non-conventionnels. La population refuse catégoriquement l’exploitation et l’extraction du gaz de schiste dans la région.
Les protestataires, qui se sont rassemblés devant le siège de la daïra d’In Salah (près de 700 km au nord de Tamanrasset), hissaient des banderoles sur lesquelles ils revendiquaient l’arrêt du projet de l’exploitation du gaz de schiste. Ils ont indiqué que l’exposition de ce genre d’hydrocarbure constitue un grand danger sur l’environnement, l’avenir écologique de la région et surtout la nappe phréatique. La grogne ne s’arrêtera que lorsqu’on aura obtenu la décision de fermeture du forage pilote de gaz de schiste, selon les habitants.
Il y a trois semaines, les habitants d’In Salah ont déclenché un grand mouvement de protestation pour exiger l’arrêt du forage du premier puits pilote dans le bassin d’Ahnet, qui se situe à quelque 25 km d’In Salah. Toute la ville d’In Salah est paralysée et tous les commerces et les administrations sont fermés à l’exception des centres de santé, les pharmacies et les boulangeries.
Une délégation de la présidence de la République conduite par le directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, s’est rendue avant-hier à In Salah en vue de désamorcer la contestation. Cette commission qui a été dépêchée par le président de la République afin de recueillir les revendications de la population, est constituée de cinq officiers supérieurs de la DGSN, deux cadres de la présidence et un représentant de l’organisation nationale des zaouias.
La commission a rencontré les 22 membres du comité citoyen d’In Salah, qui ont exposé les appréhensions de la population et sa détermination à voir se concrétiser au plus vite l’arrêt des forages de gaz de schiste comme préalable à toute discussion. L’émissaire de la présidence a demandé au comité de sélectionner trois représentants d’In Salah pour rencontrer le président Bouteflika en personne.
Les représentants de la société civile avaient transmis une lettre au président de la République par laquelle ils réclamaient l’arrêt du forage, la nomination d’un wali délégué et la mise en œuvre d’un programme de développement de la région.
Ils souhaitent que les décisions du président de la République leur soient transmises par le biais de la presse. Il convient de rappeler que des parlementaires de Tamanrasset et d’Illizi ont mis en garde la présidence de la République contre le risque de propagation de la contestation à plusieurs régions du sud du pays.