La contestation appelle les partis à boycotter Ouyahia : La crise s’exacerbe au RND

La contestation appelle les partis à boycotter Ouyahia : La crise s’exacerbe au RND

NADIA BELLIL

La crise s’exacerbe au Rassemblement national démocratique (RND). C’est ainsi que la contestation, dirigée par Belkacem Mellah et regroupée au sein de l’instance nationale de préparation du Congrès extraordinaire rassembleur, s’est réunie, hier à Alger.

« C’est une très importante réunion au cours de laquelle beaucoup de militants, les membres fondateurs, des cadres et anciens ministres du RND ont pris part », a indiqué Mellah, dans une déclaration à Reporters, qui précise que « tous nous convergeons sur l’impératif du départ de Ouyahia, de son bureau national et la tenue d’un congrès extraordinaire». Dans cette optique, la contestation sollicite « les membres du Conseil national, les élus nationaux et locaux, les membres des bureaux de wilaya et «tous les militants à s’inscrire dans le processus de préparation du congrès extraordinaire du RND pour en finir avec l’époque d’Ouyahia». Et pour cause.

«Le départ immédiat de Ouyahia de son poste de secrétaire général sera salvateur pour le RND, qui commencera sur de nouvelles bases », a-t-il expliqué, avant de préciser que «c’est une personne qui ternit son image tant auprès de la population qu’auprès des militants ». Dans un communiqué rendu public, hier à l’issue de la rencontre de l’instance, il est précisé que Ouyahia «compromet ainsi les espoirs des militants et militantes honorables qui aspirent à contribuer positivement dans l’avenir du pays qui sera confronté à de grands défis». «Nous exprimons notre profonde inquiétude quant à la situation actuelle du parti sur les plans politique et populaire en raison du comportement irresponsable d’Ahmed Ouyahia, un secrétaire général à la légitimité contestée », est-il expliqué.

Avant de dénoncer le fait que le patron du RND ait « instauré la politique de l’exclusion et de la marginalisation des compétences, en introduisant l’argent sale à tous les niveaux des structures du parti et en donnant la priorité à des intrus qui ne croient pas aux principes de militantisme et qui ne servent que leurs intérêts personnels ».

Mais pas seulement. Cette instance contestataire appelle tout autant la classe politique à ne pas traiter avec Ahmed Ouyahia. « Nous demandons à la classe politique de refuser de traiter avec Ahmed Ouyahia en tant que secrétaire général du RND en réponse aux demandes de la population et de rejeter toutes ses initiatives dans le fond et dans la forme », lance Mellah, qui explique : «Nous sommes majoritaires, c’est nous qui représentons le parti et pas lui, puisque les militants sont avec nous.»

Evoquant le mouvement de contestation de la rue, la contestation du RND réitère son soutien « aux revendications légitimes des Algériens exprimées dans les marches pacifiques, notamment celles relatives à la consécration de la démocratie, la liberté d’expression, la liberté de l’action partisane et syndicale». «Nous appelons toutes les catégories de la société à faire confiance à l’Armée et à son commandement actuel qui sont attachés à l’unité territoriale, la sûreté du peuple et à la souveraineté nationale », est-il encore précisé dans le communiqué de la contestation.