La nouvelle constitution promise en 2011 par le chef de l’Etat ressemble à un fantôme : tout le monde en parle, mais personne ne l’a encore vu venir.
A en croire des portes paroles autoproclamés, le nouveau texte est fin prêt. Il n’attend que le feu vert du chef de l’Etat pour passer comme une lettre à la grande poste.
Reste à savoir pourquoi cette tergiversation de la part de quelqu’un qui a déjà violé la constitution, rapidement, sans état d’âme, pour rester au pouvoir ? Le chef de l’Etat craint par-dessus tout qu’un obstacle de dernière minute viendrait se dresser sur le chemin de la constitution de la dernière chance.
Prévoyant, Abdelaziz Bouteflika, qui est très connu pour sa gouvernance par la ruse et le suspense, s’emploie donc à faire sauter, un à un, tous les obstacles susceptibles d’entraver la bonne marche de son entreprise. La constitution sera amendée quand il aura fini avec le démantèlement des obstacles, et pas avant.

En attendant, gageons que la nouvelle constitution ressemblera à une vente concomitante. Elle contiendra peut-être de nombreux nouveaux articles, bons à prendre, mais pas seulement. Elle contiendra aussi, et surtout, l’article par lequel la succession d’Abdelaziz Bouteflika se déroulera « comme il a dit lui ».