C’est demain que le mouvement de redressement du Front de libération nationale (FLN) tiendra sa conférence nationale annoncée depuis des mois. C’est ce qui a été indiqué hier par le porte-parole des redresseurs, Mohamed-Seghir Kara.
Cette conférence a été autorisée par les services de la wilaya d’Alger après une demande formulée au nom de trois membres de ce mouvement. Il s’agit notamment de Salah Goudjil, coordinateur du mouvement, Mohamed-Seghir Kara, ancien ministre du Tourisme, et Khaled Ben Aïssa, membre leader au FLN. Selon notre interlocuteur, la demande d’autorisation pour tenir une conférence nationale des cadres du vieux parti «n’a pas été formulée au nom du mouvement de redressement du FLN mais au nom de trois personnes». Une démarche déguisée pour dissimuler que l’autorisation a été acordée aux ennemis de Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN.
Ainsi, cette autorisation a été délivrée sur la base de la loi 1989 concernant les réunions publiques et les manifestations. D’après M. Kara, la réponse à la demande d’autorisation a été délivrée après l’expiration de la date légale qui est de huit jours. Une semaine après le dépôt de cette demande, la wilaya d’Alger a dit oui dimanche dernier aux représentants des «redresseurs». Cette conférence nationale aura lieu ce jeudi, dans une salle des fêtes de la commune de Draria (Alger). Elle a pour thème central les réformes politiques, mais les redresseurs évoqueront sans nul doute la situation du FLN, parti secoué par une crise interne depuis plus de huit mois. D’ailleurs, après deux tentatives d’ouverture du dialogue entre les redresseurs et la direction du FLN, Belkhadem a décidé de fermer la porte à toute discussion individuelle et affirme son attachement à un débat au sein des structures du parti. Dans ce contexte, notre interlocuteur a expliqué que lors de cette conférence un bilan sur l’activité du mouvement de redressement sera présenté à plus de 300 participants auxquels seront exposées également les perspectives. Il faut souligner que même si les redresseurs refusent de créer un nouveau parti politique et affirment leur attachement au FLN, ils ont entamé depuis des mois une série de réunions régionales sanctionnées par la conférence nationale des cadres du FLN attendue demain. Dans ce cadre, des kasmas parallèles ont déjà été installées dans plusieurs wilayas du pays en prévision des prochaines élections législatives.
Une situation qui a poussé la direction du FLN à installer, dans le cadre de la préparation de ces élections, une commission qui aura à analyser le réservoir électoral à travers une étude sociologique. Il faut dire que l’obtention de l’autorisation de l’organisation de cette conférence délivrée par les services de la wilaya d’Alger, donc par le département de l’Intérieur, intervient au moment où le courant ne passe plus entre le FLN et le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia. A l’origine de ce désaccord, les amendements proposés par le vieux parti au niveau de la chambre basse du Parlement concernant notamment le projet de loi portant régime électoral et le projet de loi organique relatif à la représentation des femmes au sein des Assemblées élues. Dans ce cadre, le FLN s’est prononcé contre plusieurs articles contenus dans le projet de loi organique portant régime électoral. Le vieux parti s’est prononcé contre la démission des ministres candidats aux élections trois mois avant le scrutin, le retrait du mandat parlementaire dans le cadre de la lutte contre le nomadisme politique et l’élection du P/APC. Le FLN fait un forcing au sein de l’APN à travers la commission des affaires juridiques de cette institution en plus du nombre de députés qu’il a.

Pour le cas de la représentation des femmes au sein des Assemblées élues, le FLN a réussi à introduire une proposition d’amendement à travers la commission des affaires juridiques, ramenant le quota des femmes de 33% à 20%.Une situation qui déplaît à Daho Ould Kablia qui a déclaré devant les membres de la commission des finances de l’APN, dimanche dernier, qu’«il était de son devoir de tout faire pour traduire dans les faits cette volonté de faire aboutir les réformes».
Par Nacera Chenafi