Une conférence internationale sur l’avenir de la Libye s’ouvre lundi à Palerme pour tenter de sortir le pays de la crise et soutenir le nouveau plan élaboré par les Nations unies.
Les dirigeants libyens dont le président du Conseil présidentiel Fayez Al-Sarraj, le commandant en chef des forces armées, Khalifa Hafter, le président de la chambre des représentants, Aguila Saleh, le président du haut conseil d’Etat, Khaled Al-Mechri, se retrouvent autour de la même la table, pour tenter de déboucher sur une vision commune de résolution de la crise.
Seront présents à cette conférence organisée en collaboration avec la Mission d’appui des Nations unies en Libye, l’envoyé spécial de l’ONU, Ghassan Salamé et des représentants de plus d’une vingtaine de pays entre voisins et partenaires de la Libye.
L’Algérie, considérée par la communauté internationale comme partenaire incontournable dans le règlement des conflits dans la région notamment la crise libyenne, prendra part à cette conférence, représentée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, accompagné du ministre des Affaire étrangères Abdelkader Messahel.
Selon les autorités italiennes, initiatrices de ce rendez-vous, la conférence vise à « identifier les étapes d’un processus de stabilisation ». Elle s’appuiera sur la « responsabilité de la partie libyenne et le respect du parcours prévu par l’ONU » pour résoudre la crise.
Le ministre italien des Affaires étrangères Enzo Moavero Milanesi qui en avait fait l’annonce au début du mois d’octobre dernier, avait précisé que les débats se focaliseront sur une « approche inclusive » en vue de ramener la stabilité et la sécurité à la Libye.
Il s’agit d’aboutir à une solution commune entre les parties protagonistes libyennes appelées à dépasser leur différence d’opinion.
Dans ce contexte, il y a lieu de souligner que l’Algérie et l’Italie, depuis le début de la crise en 2011, coordonnent de façon permanente leurs efforts sur la situation dans ce pays et insistent sur la nécessité d’accompagner les efforts des Nations unis en vue d’arriver une solution.
A plusieurs occasions, l’Algérie qui partage plus de 1.000 Kms de frontière avec la Libye, a réitéré sa position concernant le conflit libyen, axée sur son soutien à « une solution politique et un dialogue inclusif des parties libyennes dans le respect de l’unité, de la souveraineté et de l’intégrité de la Libye ». Une vision partagée par l’Italie, convaincue que la solution doit émaner des Libyens eux-mêmes, sans interférence étrangère.
En perspective de la conférence nationale en Libye
Les yeux de la communauté internationale seront rivés sur la conférence de Palerme qui intervient quelques jours après l’intervention de l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
L’émissaire des Nations unis pour la Libye avait affirmé jeudi dernier lors d’une vidéoconférence avec le Conseil de sécurité de l’ONU que le processus électoral dans ce pays devrait démarrer au printemps 2019 après la tenue d’une conférence nationale prévue en début de l’année.
M. Salamé, qui soutient que seuls « les Libyens décideront de leur destin », avait considéré quelques jours auparavant que la conférence de Palerme constituait un « signe essentiel de l’appui de la communauté internationale au processus politique ». Il s’est félicité de « l’approche inclusive suivie par l’Italie en faveur d’une implication totale des principaux acteurs libyens dans l’organisation de la conférence ».
Avant le jour « J » et pour baliser le terrain, les parties protagonistes ont été conviées à Rome successivement pour rencontrer le Premier ministre italien Guiseppe Conte qui avait souligné qu’il s’agissait d’une « conférence pour la Libye et non pas sur la Libye ».
Les autorités italiennes misent sur un succès de la conférence à même d’ouvrir la voie à des conditions idoines pour la rencontre nationale annoncée par Ghassan Salamé devant se tenir en Libye dans la perspective de réunir toutes les chances au rétablissement de la paix et la sécurité dans ce pays.
La Libye est dirigée aujourd’hui par deux entités rivales: le Gouvernement d’union nationale (GNA) issu d’un processus onusien et basé à Tripoli et une autorité rivale installée dans l’Est, soutenue par un parlement et une force armée dirigée par le maréchal Khalifa Haftar.