Près de 80 ministres et des présidents des organisations régionales participent aux travaux de cette réunion.
Après les experts, les ministres des Affaires étrangères des pays non alignés se retrouvent aujourd’hui autour de la même table au Palais des nations à Alger. Près de 80 ministres et des présidents des organisations régionales participeront aux travaux de cette réunion. Le président de la République plurinationale de Bolivie, Evo Morales Ayma qui assume la présidence qui en exercice du Groupe des 77, est également parmi les hôtes de la conférence. Au menu: l’examen de la nouvelle feuille de route qui identifie les missions du MNA.
La 17ème conférence d’Alger entend redonner au mouvement son rôle d’antan au sein de la communauté internationale. Etant pays fondateur du mouvement, l’Algérie veut saisir cette opportunité pour remettre en marche le mouvement, lequel lui permettra de se repositionner davantage sur la scène internationale. Vu le succès qu’a connu le sommet des NMA d’Alger en 1973 sous la président défunt Houari Boumediene, cette rencontre aspire à marquer un nouveau tournant dans l’histoire du mouvement. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a mis en exergue la viabilité du Mouvement des Non-alignés (MNA) qui a pour vocation d’ «être un artisan et un bénéficiaire d’une recomposition des relations internationales» dans le contexte mondial actuel.
S’exprimant à l’ouverture de la conférence au niveau des hauts fonctionnaires lundi dernier au Palais des nations, M.Lamamra a déclaré que cette conférence, placée sous le thème «Solidarité renforcée pour la paix et la prospérité» se veut un message d’espoir et de renouveau dans la fidélité aux idéaux afro-asiatiques et tiers-mondistes qu’exprimera la célébration l’année prochaine, du 60e anniversaire de la Conférence de Bandoeng». Devant les conflits qui déchirent de nombreux pays, le mouvement des Non-alignés peut être une force de proposition. «Le MNA se doit de redoubler de vigilance et de vision pour être une partie prenante aux changements qu’il est nécessaire d’opérer et aux nouveaux équilibres qu’il est indispensable d’édifier», a insisté le chef de la diplomatie algérienne. Une thèse partagée par les experts.
«Le MNA se trouve aujourd’hui face à de nombreux défis qui ne sont pas totalement différents de ceux de ses deux premières décennies d’existence», ont estimé les spécialistes en relations internationales, Mohamed Bouacha et Mokhtar Mazrag, Ces spécialistes pensent qu’il est urgent pour le mouvement de se focaliser sur les questions de développement économique et humain, la stabilité politique et sécuritaire, et sur la restructuration des instances de la gouvernance mondiale pour mettre en place un système international plus équitable et faire sortir le tiers-monde de la pauvreté et de l’instabilité.
«La revendication d’un nouvel ordre économique international, la mise en place d’une coopération Sud-Sud et bien d’autres revendications du 4e Sommet du MNA, tenu à Alger en 1973, sont toujours d’actualité en dépit de la fin du choc idéologique entre l’Est et l’Ouest», à relevé M.Bouacha à la veille de la tenue de la 17e Conférence ministérielle du MNA à Alger du 26 au 29 mai. Cette réunion est l’occasion pour les ministres des Affaires étrangères de se concerter sur les différentes questions, entre autres la situation en Syrie, la crise en Libye, la Palestine, le Sahara occidental et de sortir avec des positions communes.