La compétence des chercheurs remise en cause

La compétence des chercheurs remise en cause

Pour le premier responsable de la recherche scientifique, le niveau des chercheurs est le principal handicap  du secteur. La seule et unique solution réside, selon lui, dans le LMD qui fournira des chercheurs compétents,  d’un niveau conforme aux références internationales.

Au centre des débats et autres critiques depuis de longues années, la recherche scientifique en Algérie n’est pas près de voir le bout du tunnel. À chaque fois que ce dossier sensible est ouvert, des déclarations contradictoires fusent et s’entremêlent empêchant ainsi d’avoir un bilan ou un état des lieux réel de la situation.

Intervenant hier à l’émission “L’invité de la rédaction” de la Chaîne III, le premier responsable de la recherche scientifique a évoqué de nouvelles raisons entravant le développement de ce secteur.

Abdelhamid Aourague pointera du doigt les chercheurs algériens, dont il sous-estimera les compétences ! Le niveau des chercheurs sera remis en cause et critiqué. “Le plus grand handicap de l’Algérie, il faut le dire, ce sont les ressources humaines. Il y a un effort considérable à mener car le problème aujourd’hui c’est comment relever le niveau de cette ressource humaine.”

Pourtant, il y a à peine deux années, le même responsable soutenait que c’est le déficit en chercheurs qui entravait la recherche et que le pays compte des compétences réelles. “L’Algérie est l’un des plus grands viviers de physiciens dans le monde arabe. Près de 25% des éditions sont consacrées à la physique. Le même taux est enregistré dans tous les pays arabes réunis”, disait fièrement Aourague en 2010 lors du Forum de la création de la Ligue arabe de physique. Que s’est-il passé depuis pour que leurs compétences, reconnues outre-mer pour bon nombre, soient critiquées aujourd’hui ?

Pis, les chercheurs algériens n’auront plus l’occasion de corriger leur niveau puisque, selon Aourague, “la seule issue pour relever le niveau c’est le système LMD. C’est le seul système qui sera pourvoyeur de nombre important de docteurs qualifiés et qui relèvera le niveau et la qualité de la recherche. Le LMD nous permettra de dire que nous avons une ressource humaine qui répond aux références internationales”.

Ainsi, au moment où la plupart des enseignants et des étudiants crient à l’échec du LMD, le responsable de la recherche scientifique, lui, remet en cause le système classique. “Nous avons adopté un système qui permet d’avoir un diplôme qui est ni doctorat ni diplôme qui permet une activité de recherche et qui est le magistère. Aujourd’hui, il faut s’adapter à la globalisation et la mobilité des chercheurs. Il faut que nous ayons des diplômes qui soient les mêmes partout”,  estime Aourague. Et d’ajouter : “Le doctorat est le ticket pour être un bon chercheur.” Autrement dit, il faudrait attendre les premières promotions de docteurs issus du tant controversé LMD pour booster la recherche scientifique en Algérie !

M B