L’avion d’Air Algérie toujours cloué au sol à Bruxelles
L’avion d’Air Algérie, assurant la liaison Alger-Bruxelles du 12 décembre, a été retenu à l’aéroport de Bruxelles sur décision de la justice belge, suite au litige qui l’oppose à la société néerlandaise K’AIR BV.
La série noire continue pour Air Algérie! La compagnie nationale de transport aérien fait encore parler d’elle! Un de ses avions a été saisi vendredi dernier à l’aéroport de Bruxelles suite à un litige avec la société néerlandaise K’AIR BV.
L’avion d’Air Algérie, assurant la liaison Alger-Bruxelles du 12 décembre, a été retenu à l’aéroport de Bruxelles sur décision de la justice belge. Un nouveau scandale qui vient encore une fois secouer la maison Air Algérie, plongée dans la tourmente depuis plusieurs mois déjà. Dans un communiqué paru hier, la compagnie a dénoncé cette saisie qui «s’est faite malgré la procédure légale engagée par la compagnie aérienne algérienne».

Le litige opposant la compagnie nationale à la société néerlandaise K’AIR BV concerne un contrat de vente d’appareils réformés signé le 6 juillet 2008 par les deux parties, selon les explications d’Air Algérie. K’AIR BV n’est pas parvenue à mettre en place le financement tel que prévu, «en dépit des facilités» qui lui ont été accordées, poursuit-elle.
Après mise en demeure pour faute d’exécution, Air Algérie a procédé le 29 décembre 2009 à la résiliation de ce contrat de vente. Par la suite, la société néerlandaise a engagé, le 17 mars 2011, une procédure d’arbitrage auprès de la Cour internationale d’arbitrage qui a rendu, le 31 mars 2014, une sentence condamnant Air Algérie. En conséquence, la compagnie aérienne nationale a engagé, le 7 mai 2014, un recours en annulation contre cette sentence. En dépit de la procédure légale engagée par Air Algérie, la société K’AIR BV a fait procéder par la justice belge à la retenue de l’appareil assurant le vol AH 2063, note-t-elle.
Le responsable de la société hollandaise demandait deux millions de dollars de dédommagements, mais Air Algérie a refusé. A cet effet, la compagnie nationale affirme qu’elle a entrepris les démarches légales nécessaires auprès des juridictions belges et qu’elle veille à prendre toutes les mesures en vue de dénouer cette situation dans les plus brefs délais. Néanmoins, il faut dire qu’Air Algérie n’avait pas besoin de cette nouvelle affaire qui vient la plonger encore plus dans la crise et ternir son image de marque.
La direction doit absolument situer les responsabilités dans ce nouveau scandale. Comment a-t-on pu laisser ce litige arriver à un tel degré de pourrissement? Les responsables des contentieux n’auraient-ils pas pu anticiper les choses pour éviter que le label d’Air Algérie soit lié à une autre affaire et ne fasse, une nouvelle fois, les choux gras de la presse internationale?
Il est évident que le sort s’acharne, ces derniers temps, sur Air Algérie, mais il faut reconnaître qu’il y a des choses qui ne tournent pas rond et qui doivent être au plus vite corrigées si on ne veut pas que le fleuron de l’aviation nationale ne coule une bonne fois pour toutes. Car, il faut rappeler que la compagnie fait face à une situation de crise sérieuse et ce depuis le crash du vol AH 5017. Un avion affrété chez la compagnie espagnole Swiftair, qui reliait Ouagadougou à Alger et qui s’est écrasé au Mali faisant 116 victimes. Depuis, beaucoup d’affaires, dont la majorité datent d’avant l’arrivée du P-DG actuel Salah Boultif, ont été remises au goût du jour. En plus des retards récurrents et des incidents techniques qui se sont succédés tel que les deux avions qui se sont percutés en pleine piste, l’affaire du faux-vrai siége de la compagnie, celle des faux diplômes etc…ont rebondi!
Le ministre des Transports, Amar Ghoul, a promis une restructuration du pavillon national pour le début de l’année prochaine. Cette restructuration, suite à plusieurs audits internes et externes dont on ne connait toujours pas les conclusions, a été présentée comme la solution «miracle» pour sortir Air Algérie du gouffre dans lequel elle est plongée. En attendant, en cette période de forte affluence due aux vacances de fin d’année, la compagnie doit tenter de récupérer son avion saisi…