La communauté internationale a salué mercredi la formation d’un nouveau gouvernement au Liban, y voyant « une étape importante » vers le rétablissement de la stabilité dans ce pays, qui a connu ces dernières années une série de troubles politiques.
L’Iran s’est félicité, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, de l’annonce, la veille, de la constitution d’un nouveau cabinet dirigé par le Premier ministre Najib Mikati.
Il s’agit d’ »une victoire » et d’une étape vers « l’instauration de la stabilité intérieure » au Liban, a-t-il déclaré, soulignant que son pays était disposé à « renforcer ses relations » avec le pays du cèdre et « à appliquer les accords signés entre les deux pays ».
Le vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi a, pour sa part, félicité « le gouvernement et le peuple libanais pour la formation du nouveau gouvernement ». « La République islamique d’Iran réaffirme sa volonté de rester au côté du Liban et est prête à appliquer les accords signés entre les deux pays », pour renforcer les relations bilatérales, a-t-il dit.
La mise en place d’un nouveau gouvernement au Liban, après cinq mois de tractations difficiles entre les courants politiques du pays, a été également saluée par la France. Il s’agit d’ »une étape importante » pour tous les Libanais, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.
Paris souhaite que le nouveau gouvernement « puisse répondre aux défis économiques et sociaux auxquels le Liban est confronté et assurer la sécurité et la stabilité du pays, dans le respect de l’Etat de droit, de la Constitution et de la neutralité de l’Etat », a ajouté le porte-parole.
En revanche, les Etats-Unis ont fait savoir qu’ils jugeront le nouveau gouvernement libanais « sur ses actes ». « L’important, à nos yeux, est que le nouveau gouvernement libanais se conforme à la constitution du Liban, qu’il renonce à la violence, notamment aux tentatives de chercher vengeance contre d’anciens responsables gouvernementaux, et qu’il respecte ses obligations internationales, y compris les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et son engagement envers le Tribunal spécial » pour le Liban (TSL), a commenté Mark Toner, le porte-parole du département d’Etat.
Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a souligné pour sa part que la constitution d’un nouveau cabinet au Liban, est une »étape importante pour l’établissement d’un gouvernement fonctionnel » dans ce pays.
M. Ban a souhaité, selon son porte-parole, que la nouvelle équipe conduite par M. Mikati « permette au Liban de répondre aux défis économiques, politiques et sécuritaires auquel le pays est confronté », soulignant »l’importance pour les dirigeants libanais de garder un esprit de dialogue national et de coopération » L’Union européenne s’est, elle aussi, félicitée de la formation d’un nouveau cabinet au Liban.
« Je salue la formation du nouveau gouvernement au Liban qui met fin à des mois d’impasse politique et institutionnelle », a affirmé le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton dans un communiqué.
« D’importantes décisions et actions doivent être prises pour relever les défis politiques et économiques auxquels fait face le Liban », a-t-elle estimé, soulignant que l’UE attend du nouveau gouvernement qu’il respecte ses engagements internationaux notamment sur le Tribunal spécial pour le Liban (TSL).
Pour sa part, le représentant du mouvement palestinien Hamas, au Liban, Ali Baraka, a félicité les Libanais pour la formation d’un nouveau gouvernement. Il a appelé le cabinet de M. Mikati à engager un « dialogue sérieux » avec les factions politiques palestiniennes afin d’ »examiner la question des réfugiés palestiniens » qui réclament le droit au retour à leurs propres terres.
La formation d’un nouveau gouvernement au Liban est intervenue après plusieurs mois de négociations, entamées au lendemain de la chute du cabinet de Saad Hariri, le 12 janvier dernier Le gouvernement de coalition dirigé par Saad Hariri s’était effondré après la démission de onze ministres opposés à la poursuite de la coopération
avec le Tribunal spécial de l’ONU pour le Liban chargé d’enquêter sur l’assassinat, en 2005, du Premier ministre Rafic Hariri. La nouvelle équipe gouvernementale libanaise, composée de 30 ministres, est boycottée par le camp Hariri, désormais en minorité parlementaire et dans l’opposition. Au sein de ce cabinet, qui ne comprend aucune femme, le Hezbollah et ses alliés se sont taillés la part du lion avec 19 portefeuilles, deux vont au Hezbollah et 17 à ses alliés. Le reste des portefeuilles (11) est réparti entre les partisans du président de la République Michel Sleimane, de Najib Mikati et du leader druze Walid Joumblatt.