Les participants à la conférence internationale de soutien à la Libye ont lancé jeudi soir à l’issue de leurs travaux à Paris un appel au « pardon » et à la réconciliation dans ce pays, en proie depuis six mois à un soulèvement populaire visant à renverser le régime de Mouammar El-Gueddafi.
En Libye, « rien ne peut se faire sans la réconciliation et sans le pardon », a souligné le président Nicolas Sarkozy lors d’une conférence de presse conjointe, animée au terme de la conférence qui a réuni une soixantaine de pays et organisations internationales dans la capitale française, dont l’Algérie, représentée par son ministre des affaires étrangères, M. Mourad Medelci.
Les participants à cette réunion à huis-clos se sont aussi prononcés pour la poursuite des frappes de l’Otan « tant que M. Kadhafi et ses partisans seront une menace pour la Libye », a ajouté le président français. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a affirmé que l’Otan et ses alliés continueront leurs actions militaires « tant que nécessaires », estimant que « c’est le peuple libyen lui-même qui a libéré la Libye ».
Le président du Conseil national de transition – (CNT-rébellion), Mustapha Abdeldjalil, a, de son côté, affirmé que l’heure en Libye est au « pardon et à la tolérance », signalant que « l’islam encourage la réconciliation » et que la rencontre de Paris avait, entre objectifs, d’ »éviter les actes de vengeance » entre Libyens.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est prononcé, lui, pour l’envoi rapide d’une mission en Libye. « J’ai l’intention de travailler étroitement avec le Conseil de sécurité pour mandater une mission de l’ONU, qui devra débuter ses opérations dans un délai le plus court possible », a-t-il déclaré, annonçant une « réunion de haut niveau sur la Libye », le 20 septembre prochain, en marge de la session de l’Assemblée générale de l’ONU qui débute le 13 septembre à New York.
« Le défi immédiat est d’ordre humanitaire », a encore dit Ban Ki-moon. « Environ 860.000 personnes ont quitté le pays depuis février, en comptant les travailleurs étrangers. Les services publics sont dans un état critique, notamment les hôpitaux et les cliniques et il y a un problème de pénurie d’eau », a ajouté le secrétaire général de l’ONU dont le coordinateur pour les opérations humanitaires se trouvait jeudi dans la capitale libyenne.
Au-delà des besoins humanitaires immédiats, Ban Ki-moon a dit avoir confié les préparatifs d’une mission à Ian Martin, son conseiller spécial pour la planification post-conflit, qui devait partir à Tripoli immédiatement après la conférence de Paris