La commission Ksentini remettra prochainement son rapport annuel au président Bouteflika

La commission Ksentini remettra prochainement son rapport annuel au président Bouteflika
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La Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH) s’attelle en ce moment à mettre les dernières touches à son rapport annuel. C’est la substance de l’information donnée hier par son président Farouk Ksentini lors de son passage à la radio dimanche, précisant que le rapport en question sera bientôt remis au président Bouteflika.

Le contenu du rapport portera à la fois sur la situation des droits humains de certaines catégories de la société et les conditions socio-économiques de certains secteurs, a encore précisé maître Farouk Ksentini. Les mesures juridiques prises par le gouvernement notamment le code électoral, qualifié “de pas important dans le processus démocratique et des droits de l’homme”, est salué dans le rapport, précise M. Ksentini, ajoutant que le document évoque la situation de la presse nationale.

Concernant la situation des droits de l’homme et sans dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, il estime qu’ils sont en “constante amélioration” en dépit de certaines “lacunes” et “dépassements”. Et de mettre en relief, en se faisant l’écho du rapport, la nécessité de veiller à remédier à la situation dans les plus brefs délais. Surtout par rapport aux problèmes sociaux comme l’emploi et le logement pour atténuer les souffrances des citoyens et éviter “une explosion de colère qui serait lourde de conséquences”.

S’agissant du code de l’information et des conditions de travail du journaliste et des “contraintes” auxquelles il est confronté au quotidien dans sa mission, M. Ksentini a affirmé la nécessité de “mettre un terme à la bureaucratie” et permettre au journaliste d’exercer sa profession en “toute liberté” en vertu des dispositions de la Constitution. Il a appelé dans ce sens à l’implication des journalistes au dialogue avec les autres parties “qui sont les plus au fait des problèmes et des préoccupations” mettant en exergue la nécessité de la révision de l’ancien code pour permettre au journaliste de mener à bien sa mission.

Évoquant la détention provisoire qui vaut d’ailleurs souvent à l’Algérie d’être épinglée par les associations internationales des droits de l’homme, le chef de la commission des droits de l’homme a relevé que les 20.000 avocats estiment que le recours à cette procédure était “démesuré”, appelant dans ce contexte à la création d’une “chambre des libertés” qui aura pour mission l’examen des décisions de détention provisoire, de contrôle judiciaire ou liberté provisoire.

A une question relative à la drogue, M. Ksentini a indiqué que ce phénomène “prend un tournant dangereux” et “menace désormais la santé publique et la jeunesse”, soulignant la nécessité de la révision de la loi de 2004 relative à la lutte contre la drogue.

Enfin, au sujet des ressortissants algériens détenus en Irak dont la peine de mort a été appliquée le mois dernier contre l’un d’entre eux, le président de la CNCPPDH a affirmé que l’application de la peine de mort sur les sept autres détenus “n’est plus à craindre grâce à la diplomatie algérienne”. Maître Ksentini a promis que le rapport une fois remis au président sera mis en ligne sur le site de la commission pour être accessible aux citoyens.