La commission de surveillance des élections suspend ses activités: Premiers couacs

La commission de surveillance des élections suspend ses activités: Premiers couacs
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Coup de tonnerre dans le paysage politique algérien : la Commission nationale de surveillance des élections législatives vient de «suspendre pour trois jours» ses activités. Selon Mohamed Seddiki, membre de la direction politique de Ahd 54 et président de la Commission, il s’agit d’«attirer l’attention de l’État sur le peu de moyens, dont dispose la Commission, et qui ne lui permettent pas de gérer, convenablement, les missions dont elle est investie»

«Avec les moyens actuels, la Commission ne pourra pas atteindre ses objectifs, à savoir surveiller, rigoureusement, les législatives, et ne sera que l’image d’un simple ornement, une coquille vide, et cela nous ne l’accepterons pas», surenchérit Seddiki. Selon un autre membre, du Rassemblement algérien, «il y a une sorte de mépris de la part des autorités : certains de nos membres viennent avec leur propre argent et moyens des wilayas de l’intérieur du pays, et ne sont dotés ni d’un chauffeur ni d’un garde de corps à leurs côtés.

Dans ce cas-là, ils sont à la merci de toutes les menaces et de toutes les tentations. Comment voulez-vous dans ce cas-là qu’on fasse oeuvre utile et qu’on arrive à donner crédibilité et légitimité aux résultats des élections ? » Mais, en fait, il s’agit, surtout, de véhicules et d’argent, «et chaque membre cherche une panoplie», selon un membre RND de la Commission.

Toutefois, d’autres membres affirment que c’est là la partie visible du problème, «car la réalité se trouve dans la crise de confiance, les hostilités et les dissensions qui agitent de fond en comble, la Commission, composée de plusieurs représentants de partis, et dont les objectifs sont parfois divergents, voire carrément opposés». Moins d’une semaine après son installation, les divergences ont éclaté, parfois sur des sujets futiles, chaque membre cherchant visiblement à avantager son parti, ou faire en sorte de tirer les choses à son avantage.

LG Algérie

Il y a moins d’une semaine, la Commission nationale de surveillance des élections législatives s’était réunie, pour la première fois, pour l’examen de son règlement intérieur, marquant, ainsi, le début de sa mission juridique de surveillance de l’échéance électorale du 10 mai prochain. Après l’élection du président et des cinq vice-présidents de la Commission, cette dernière devait entamer, pleinement, sa mission. Ses statuts l’investissent de la mission de garantir l’intégrité des élections législatives, et stipulent qu’elle sera présente à travers les 48 wilayas.

Dans sa composante provisoire, la Commission nationale de surveillance des élections compte 21 membres auxquels se joindront les représentants des huit nouveaux partis agréés par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.

Les cinq vice-présidents sont Akif Abderrahmane du Parti de la nature et du développement, Lamine Osmani, du Front national algérien (FNA), Mohamed-Cherif Taleb, du Parti national pour la solidarité et le développement, Kadri Hafid, du Mouvement national d’espérance (MNE) et Moussaoui Ali, du Rassemblement patriotique démocratique (RPR).

Fayçal Oukaci