La commission de discipline de la LFP a auditionné Ghrib, Menad et deux joueurs, en l’absence du président du club, de lourdes sanctions pèsent sur le MCA

La commission de discipline de la LFP a auditionné Ghrib, Menad et deux joueurs, en l’absence du président du club, de lourdes sanctions pèsent sur le MCA

L’affaire du Mouloudia d’Alger, dont les joueurs ont refusé de se plier au protocole de la finale de la Coupe d’Algérie et d’aller recevoir leurs médailles, s’est accélérée hier matin avec l’audition par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel des joueurs Réda Babouche et Faouzi Chaouchi.

Ont également été auditionnés le coordinateur de l’équipe de football, Omar Ghrib, et l’entraîneur Djamel Menad. Il y a lieu d’indiquer que Faouzi Chaouchi s’est présenté avec beaucoup de retard, ce qui ne serait qu’une autre désinvolture de sa part. Et puis, il y a eu l’absence énigmatique du président du conseil d’administration de la SSPA-MCA, en fait, le patron du club professionnel, Hocine Amrouche.

Aurait-il été pris par d’autres obligations ? Nous ne le savons pas. En quittant la salle de réunion, le président de la commission de discipline de la LFP, Hamid Haddadj, a déclaré que Hocine Amrouche s’est excusé. «Nous allons l’entendre ultérieurement, après quoi nous nous prononcerons sur les suites à donner à ce dossier», a-t-il déclaré aux journalistes présents sur les lieux.

Ajoutons qu’aucun de ceux qui ont été auditionnés hier ne s’est exprimé à la presse, suivant ainsi les instructions de la commission de discipline qui leur a demandé de ne pas aggraver leur cas.

La séance d’audition s’est achevée vers 15h30 sans qu’il n’y ait la moindre décision.

Il se pourrait même, dit-on, qu’ils ne se prononcent que mercredi voire jeudi après avoir entendu Hocine Amrouche. D’un autre côté, le MCA affronte aujourd’hui l’ESS en match retard du championnat de Ligue 1. Il était difficile de croire que la commission de discipline sanctionne le club algérois alors qu’il a un match à disputer. Si sanction il y aura, elle interviendra après cette confrontation, à savoir mercredi ou jeudi.

D’un point de vue règlementaire, nous sommes face à un vide puisque ce qui s’est passé le jour de la finale de la Coupe d’Algérie n’est pas prévu par les textes du football algérien, en particulier le code disciplinaire. Dans ce dernier, il est précisé que les cas qui ne sont pas traités pourront l’être conformément aux textes régissant la Fifa et la CAF. On pourrait le considérer comme un outrage envers officiels mais les officiels dont il s’agit là ne sont que ceux de la fédération et des ligues.

Le jour de la finale de la Coupe d’Algérie, les Mouloudéens ont fait plus grave puisqu’ils ont offensé quelques-unes des plus grandes personnalités de l’Etat algérien.

Il y avait dans la tribune présidentielle ni plus ni moins que le second personnage de l’Etat, à savoir Abdelkader Bensalah, le président du Sénat, de même que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. On ajoutera tous les ministres, officiers supérieurs de l’Armée nationale populaire ainsi que tous les autres invités de marque.

C’est dire la dimension de la faute des Mouloudéens. Et c’est une faute et non une erreur car si une erreur peut être réparée, la faute est, elle, indélébile. Elle restera à jamais comme une tache noire dans la grande histoire de ce grand club qu’est le Mouloudia d’Alger.

En réalité, la commission de discipline peut se saisir d’une disposition du règlement de la Coupe d’Algérie pour sévir. Il s’agit de l’article 10 dudit règlement qui traite de la publicité sur les maillots le jour de la finale. Comme on le sait, la Coupe d’Algérie est une épreuve sponsorisée par une entreprise de téléphonie mobile.

Le texte en question stipule que les maillots des deux finalistes doivent être floqués de son sigle. Il est ajouté dans le même article que cette disposition s’applique même pour la cérémonie de remise de la Coupe et des médailles. On peut considérer que ne s’étant pas présenté à cette remise de médailles, le Mouloudia a contrevenu à cette règle. L’article 10 indique alors que le club fautif sera sanctionné par le retrait de trois points en championnat, d’une exclusion de deux ans de la Coupe d’Algérie et d’une amende de 1 million de dinars.

Concernant les joueurs, le plus en danger serait Faouzi Chaouchi qui aurait eu un comportement indigne d’un sportif à l’égard d’officiels. Il aurait usé de mots insultants envers des membres de la fédération alors que Babouche aurait eu des mots durs envers l’arbitre.

Le reproche qui est fait à Menad serait de n’avoir pas su faire infléchir, en tant que coach, la décision des joueurs de ne pas aller recevoir leurs médailles. Quant à Omar Ghrib, c’est lui qui est sous la menace de la plus grosse sanction, vu que tous les témoignages convergent vers lui, affirmant que c’est lui qui a donné ordre aux joueurs de rejoindre leur vestiaire à la fin du match puis, de ne pas se plier au rite protocolaire. On parle pour lui d’une suspension de deux ans avec proposition de radiation à vie soumise au jugement du MJS.

A. A.