La commémoration du printemps berbère a commencé: Les militants de 1980 reviennent à Tizi Ouzou

La commémoration du printemps berbère a commencé: Les militants de 1980 reviennent à Tizi Ouzou

Des artistes de renom devront animer des concerts pour marquer de manière festive cette date symbolique du combat identitaire en Algérie.

La commémoration du 37e anniversaire du printemps berbère (Tafsut imazighen) a commencé avant-hier, à Tizi Ouzou, avec une conférence qui a été animée à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. La rencontre a regroupé des anciens animateurs du Mouvement culturel berbère de différentes tendances comme Mouloud Lounaouci et Sadi Saïd (faisant partie des 24 détenus du printemps berbère) ainsi que de Arab Aknine, Amar Zentar et Saïd Doumane.

L’un des intervenants a mis en garde quant aux risques que peut engendrer une idéologisation de la langue amazighe. Les conférenciers ont ainsi averti contre l’éventualité d’avoir recours à la transcription de la langue amazighe avec des caractères autres que latins, qui sont pratiqués, depuis Boulifa et Mouloud Mammeri et que quelques parties tentent aujourd’hui de remettre en cause. Les participants à cette conférence-débat ont mis l’accent sur la nécessité impérieuse de relancer les débats d’idées, notamment dans les milieux universitaires, afin de raviver la prise de conscience dans les milieux lettrés.

Réactiver également le mouvement associatif comme ce fut le cas au lendemain de l’ouverture démocratique de 1988 est également une suggestion qui a été faite par Mouloud Lounaouci, fondateur d’Idlès, l’une des premières associations culturelles amazighes créées en Algérie en 1990.

Il y a lieu de souligner qu’à l’occasion de la commémoration du 37e anniversaire du printemps berbère, plusieurs activités culturelles et artistiques sont programmées en Algérie, plus particulièrement en Kabylie, à Alger et en Oranie mais également en France et au Canada. Des artistes de renom devront animer des concerts pour marquer de manière festive cette date symbolique du combat identitaire en Algérie. Une lutte pacifique de plusieurs décennies qui a permis à la langue amazighe de devenir une langue nationale et officielle en Algérie.

Ainsi, la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou prépare actuellement une quinzaine culturelle qui devra être organisée non seulement au niveau du chef-lieu de wilaya, mais aussi dans les quatre coins de la région, notamment aux centres culturels d’Azazga et de Aïn El Hammam.

D’anciens acteurs du MCB, des responsables du Haut-Commissariat à l’amazighité, des écrivains en langue amazighe, des universitaires et des enseignants de tamazight, etc, sont invités afin d’enrichir le débat sur près de quatre décennies de combats pour la réhabilitation de la langue amazighe.

La communauté algérienne à l’étranger a aussi préparé un riche programme commémoratif en France ainsi qu’au Canada. Dans différentes villes françaises, on annonce des galas et des conférences ainsi que des expositions sur le printemps berbère et la langue amazighe, notamment à Paris, Lille, Lyon, Marseille, etc.

Au Canada également, où il y a une forte communauté algérienne, le 20 avril ne passera pas inaperçu cette année. Ainsi, le groupe de chant et de musique kabyles de Montréal Berbanya a programmé un programme varié pour commémorer le printemps berbère dont un grand gala artistique avec le chanteur kabyle Farid Ferragui, prévu le 15 avril prochain à 19 h 30 à la salle Sylvain-Lelièvre du collège Maisonneuve de Montréal.