La Compagnie française d’assurance du commerce extérieur (Coface ) maintient, lundi 16 janvier 2012, la note A4 pour l’évaluation risque pays de l’Algérie. Une décision qui pourrait conforter la confiance dans la situation économique du pays.
La compagnie française estime que les principaux points forts du pays demeurent « l’importance des réserves de pétrole et de gaz, la situation financière extérieure solide (faible endettement extérieur et énormes réserves de change) et la politique d’investissements publics visant une diversification de l’économie ».
Mais les points faibles relevés par la Coface restent la dépendance envers le secteur des hydrocarbures, « le poids économique excessif du secteur public, la fragilité de l’environnement des affaires et le taux de chômage élevé, particulièrement des jeunes ».
Selon ses prévisions pour 2012, la croissance devrait atteindre 3.6% avec un taux d’inflation moyen annuel de 3.5% et une dette publique atteignant 10.8% du PIB.« Croissance soutenue par le secteur des hydrocarbures et les dépenses publiques »

Selon la compagnie, la production de pétrole rame et n’enregistre « qu’une augmentation marginale en 2011, tandis que celle de gaz naturel a pâti d’un ralentissement des investissements et de problèmes techniques ». Par contre, hors hydrocarbures, l’activité du pays aurait progressé plus nettement dans le secteur agricole et dans les secteurs « tirés par les investissements publics » mais représentant « une part relativement limitée du PIB et contribuent donc modérément à la croissance ».
L’organisme table ainsi sur un rebond de la croissance en 2012 grâce au renforcement de la production gazière et pétrolière, mais aussi grâce aux dépenses publiques permettant le financement de « vaste programme d’investissements publics (construction de logements, de routes et de voies ferrées) ».
De plus, l’augmentation des salaires prévue dans le secteur public et le subventionnement de produits de première nécessité pourrait soutenir la consommation des ménages.
« Faible endettement public et solide position financière extérieure »
Le déficit budgétaire se serait, selon la Coface, tassé en 2011, grâce à la hausse des revenus pétroliers, « mais il pourrait se creuser en 2012, en raison de la poursuite de la modernisation des infrastructures et de la hausse des salaires dans l’administration ». Toutefois, les revenus des hydrocarbures mis en réserve dans le « Fonds de régulation des recettes permettent de financer ce déficit, d’autant que le pays bénéficie d’un faible endettement public ».
Grâce aux exportations d’hydrocarbures, la mise en service en 2011 du gazoduc Medgaz entre l’Algérie et l’Espagne et des unités de gaz naturel liquéfié en 2012, les balances commerciale et courante devraient être encore excédentaires en 2012.
Néanmoins, l’Algérie demeurerait selon la Coface, toujours « tributaire de l’Europe pour son commerce extérieur et les perspectives moroses dans cette zone pourraient freiner les ventes algériennes ».
La Coface regrette également la mise en place de « restrictions visant les importations et les investissements étrangers – ayant pour but de protéger les intérêts économiques du pays et de promouvoir les industries nationales » édictées par la loi de finances complémentaire de 2009. Des mesures qui sembleraient « peu propices à une amélioration sensible du climat des affaires et au développement du secteur privé, de même que la faiblesse de l’intermédiation bancaire ». Les importations devraient donc rester limitées, « en dépit d’importants achats de blé, dont l’Algérie est l’un des plus gros importateurs au monde ».
Astrid Jousset