La coalition internationale cible l’«etat islamique» : Premières frappes américaines en syrie

La coalition internationale cible l’«etat islamique» : Premières frappes américaines en syrie
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L’armée américaine et des pays arabes ont bombardé pour la première fois des positions de l’EI en Syrie dans la nuit de lundi à mardi, nouvelle étape de l’offensive contre ce groupe jihadiste également combattu en Irak.

Quelques heures plus tôt, un groupe lié à l’EI avait revendiqué lundi soir le rapt d’un Français en Algérie et menacé de l’exécuter dans les 24 heures si la France n’arrêtait pas ses frappes en Irak aux côtés des Etats-Unis.

«Je peux confirmer que l’armée américaine et des forces de nations partenaires mènent une action militaire contre les terroristes de l’EIIL (Etat Islamique) en Syrie au moyen d’avions de chasse, de bombardiers et de missiles Tomahawk», a indiqué lundi soir le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby. Le ministère syrien des Affaires étrangères a ensuite fait savoir que les Etats-Unis avaient préalablement «informé le représentant de la Syrie auprès des Nations unies que des frappes allaient être menées contre l’organisation terroriste Etat Islamique à Raqqa» (nord).

Selon un responsable du Pentagone, les raids visaient principalement des positions de l’EI à Raqqa, qui est de facto le centre du pouvoir de l’EI, ainsi que des cibles sur la frontière, très poreuse, entre la Syrie et l’Irak. Un autre responsable a confirmé, cité par l’AFP, sous couvert de l’anonymat, que des pays arabes «partenaires» ont participé aux bombardements, sans préciser lesquels. Selon la chaîne de télévision ABC, il s’agit du Bahrein, du Qatar, de la Jordanie, de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis. Le président américain Barack Obama avait prévenu le 10 septembre, dans un discours solennel, qu’il se réservait le droit de frapper l’Etat islamique y compris dans son sanctuaire syrien.

Plusieurs dizaines de pays ont offert de participer d’une manière ou d’une autre au combat contre le groupe extrémiste sunnite. En représailles, l’EI a appelé lundi dernier ses fidèles, dans un message publié en plusieurs langues, à tuer les citoyens – notamment américains et français – des pays appartenant à la coalition internationale. Quelques heures plus tard, un groupe jihadiste qui s’identifie comme «Jund al-Khilafa», et disant avoir fait allégeance à l’«Etat islamique» a revendiqué dans une vidéo l’enlèvement d’un Français, enlevé dimanche soir à Tizi Ouzou, à 110 km à l’est d’Alger.

La vidéo montre l’otage, Hervé Pierre Gourdel, 55 ans, demandant au président français de le sortir de cette situation. Il est assis par terre entouré de deux hommes masqués et armés de kalachnikovs. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a «malheureusement» confirmé l’authenticité de la vidéo, qualifiant la situation d’ «extrêmement critique». M. Fabius a ajouté qu’il n’était «pas question de céder aux menaces d’un groupe terroriste». «Un groupe terroriste ne peut pas infléchir la position de la France», a-t-il dit. Face à la mise en garde de l’EI, ciblant explicitement «les méchants et sales Français», Paris a appelé «à la plus grande prudence» ses ressortissants résidant ou étant amenés à se déplacer dans une trentaine de pays, notamment au Maghreb, au Moyen-Orient et en Afrique.

Egalement visée par l’appel au meurtre de ses ressortissants, l’Australie considère comme «bien réelles» ces menaces, quelques jours après avoir annoncé avoir déjoué des projets d’assassinats de l’EI sur son sol, en particulier la décapitation de civils. Autre allié des Etats-Unis, le Premier ministre britannique David Cameron, qui doit s’entretenir prochainement avec le président iranien Hassan Rohani, tentera à cette occasion de rallier Téhéran à la coalition internationale. En Irak, les jihadistes ont attaqué dimanche soir une base de l’armée irakienne, à l’ouest de Bagdad, où ils ont tué 40 soldats et en ont capturé 70 autres, a rapporté un officier irakien.

L’armée américaine a mené quatre frappes aériennes en Irak lundi, portant le total des bombardements à 190 depuis le début de l’offensive contre l’EI, selon le commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l’Asie centrale (Centcom). Face à la percée jihadiste dans le nord-est de la Syrie, le chef de la coalition nationale de l’opposition syrienne Hadi al-Bahra a appelé la communauté internationale à mener des frappes aériennes «immédiatement». «Frapper les jihadistes de l’EI uniquement en Irak ne marchera pas, s’ils continuent à opérer, à se regrouper et à s’entraîner en Syrie», a-t-il martelé.