La CNUCED appelle l’Afrique à encourager l’investissement

La CNUCED appelle l’Afrique à encourager l’investissement

La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a indiqué que les pays africains devraient examiner les moyens de stimuler à la fois l’investissement privé et public pour soutenir une croissance et une transformation économiques durables et de s’assurer que les politiques de promotion de l’investissement étranger direct ne discriminent pas les investisseurs locaux.

Dans son rapport publié jeudi sur le développement et l’investissement en Afrique, cette agence de l’ONU considère qu’il ne faut pas promouvoir l’investissement privé au détriment de l’investissement public, expliquant qu’il existe entre ces deux types d’investissement de fortes complémentarités, d’où la nécessité d’accroître en Afrique l’investissement public qui est un moyen d’attirer l’investissement privé et d’augmenter la rentabilité du capital privé.

‘‘Les gouvernements africains devraient stimuler l’investissement public, renforcer les liens entre capital privé et capital public et veiller à la cohérence de leur politique générale de promotion de l’investissement. Ainsi, ils ne devraient pas promouvoir l’investissement étranger direct au détriment de l’investissement local’’, prône la CNUCED.

Améliorer la qualité des investissements

Cette organisation onusienne estime aussi qu’il ne suffira pas d’augmenter le volume des investissements en Afrique pour parvenir à une croissance transformatrice, mais qu’il faudra aussi améliorer la qualité des investissements et veiller à ce qu’ils aillent à des secteurs stratégiques et prioritaires de l’économie tels que les infrastructures, l’agriculture et l’activité manufacturière.

Si l’Afrique a, certes, connu une croissance relativement forte durant la dernière décennie, elle n’a pas pu, cependant, déboucher sur la création d’emplois ni sur une réduction de la pauvreté, observe-t-elle.

Les auteurs du rapport recommandent d’équilibrer les contributions relatives de la consommation et de l’investissement au processus de croissance, car il est évident qu’une stratégie de croissance fondée sur la consommation ne saurait être viable dans le moyen à long terme.

Une telle approche, explique la CNUCED, a souvent pour conséquence une dépendance excessive à l’égard des importations, ce qui est problématique pour le développement et la survie des industries locales, le renforcement des capacités productives et la création d’emplois.

Les auteurs du rapport recommandent également de diversifier les sources de croissance, ce qui implique de remplacer des activités peu productives par des activités à forte productivité.

La récente croissance en Afrique est également marquée par des problèmes structurels, note le rapport qui souligne que de nombreux pays ne sont toujours pas entrés dans un processus normal de transformation structurelle, caractérisé par le remplacement d’activités à faible productivité par des activités à forte productivité, par une diminution de la part de l’agriculture dans la production et l’emploi et par un accroissement de la part des industries manufacturières et des services modernes.

Prépondérance préoccupante du secteur des services

Par ailleurs, la CNUCED constate que le secteur des services domine désormais l’économie des pays africains. Sa part de la valeur ajoutée totale représente prés de 47%, contre 37% pour l’industrie et 16% pour l’agriculture. Soulignant qu’en général, dans les premières étapes du développement, le secteur des services ne joue pas un rôle aussi prépondérant dans l’économie, le rapport note que la prépondérance du secteur des services en Afrique est d’autant plus préoccupante qu’elle repose principalement sur des activités à faible productivité telles que des services informels et des services non exportables.

Tous ces éléments donnent à penser que la croissance récente de l’Afrique est fragile et risque d’être difficile à soutenir dans le moyen à long terme, prévient-elle.Si les programmes nationaux de développement de la plupart des pays africains classent les infrastructures, l’agriculture et l’activité manufacturière parmi les secteurs stratégiques ou prioritaires, les banques commerciales et les institutions financières présentes en Afrique hésitent généralement à financer des projets dans ces secteurs, préférant prêter aux secteurs non productifs, relève-t-elle encore.

Il s’agit donc pour les gouvernements africains de trouver les moyens de promouvoir l’investissement dans les secteurs stratégiques ou prioritaires en réorientant les ressources financières vers ces secteurs.

La CNUCED affirme également que pour accroître la productivité de l’investissement public, particulièrement dans le domaine des infrastructures, il faudrait améliorer La sélection et l’exécution des projets, mieux rentabiliser les infrastructures existantes par des mesures de maintenance et recentrer les investissements publics Sur des secteurs tels que l’énergie et les transports.