La CNSEL établit son rapport, Affichage anarchique des portraits des candidats

La CNSEL établit son rapport, Affichage anarchique des portraits des candidats

Les candidats, faisant du mieux qu’ils peuvent pour éveiller l’intérêt et l’engouement des électeurs, éprouvent toutes les peines du monde à trouver des oreilles attentives. Si certains ont réussi à mobiliser les foules, cependant ce n’est pas le cas pour d’autres qui ont du mal à faire entendre leurs appels incessants au vote. Autant dire que la démobilisation citoyenne est une vérité reconnue par les candidats eux-mêmes.

Une semaine après le lanLa campagne électorale débute avec singularité dans plusieurs wilayas où la guerre de l’affichage des portraits fait rage entre les représentants des six candidats en lice au scrutin présidentiel prochain. L a Commission nationale de supervision de l’élection présidentielle du 17 avril (CNSEL) a statué, depuis le début de la campagne électorale, sur 23 notifications sur les 24 reçues. Elles sont toutes liées surtout à l’affichage anarchique en rapport avec la campagne électorale, a indiqué le vice-président de la CNSEL, Abdelwafi Khelifi.

85% des notifications ont été enregistrées par les membres de la CNSEL et leurs auxiliaires au niveau national sur la base de procès-verbaux, après la constatation d’infractions aux dispositions de la loi organique portant régime électoral, a-t-il ajouté. Dans le même contexte, la plupart des notifications portent sur «l’affichage en dehors des emplacements réservés légalement à cet effet ou en dehors des heures autorisées», a-t-il fait savoir.

En vertu de la loi, les candidats sont tenus de «coller leurs affiches dans les espaces attribués à chacun d’entre eux entre 7h00 et 20h00 tout au long de la campagne électorale». Le responsable a affirmé qu’à la réception des notifications, la commission «a pris des mesures en informant les walis des wilayas concernées par les infractions, lesquels ont immédiatement procédé à l’application des décisions de la commission de supervision relatives au retrait des affiches collées de manière anarchique». Selon M. Khelifi, toutes les décisions prises par la CNSEL en rapport avec les notifications reçues ont été appliquées.

Rappelant que «certaines infractions sont passibles de peines de prison et d’amendes en vertu de la loi organique portant régime électoral », le responsable a affirmé que «l’affichage anarchique ne fait pas partie de ces infractions». Pour M. Khelifi, l’affichage anarchique en rapport avec la campagne électorale «n’est pas propre à l’Algérie mais se produit dans tous les pays du monde».

La CNSEL a, par ailleurs, reçu une plainte de la Commission nationale indépendante de surveillance de l’élection présidentielle (CNISEL) sur une tentative de violation de la permanence du candidat Abdelaziz Belaïd à Blida par des inconnus qui ont «tenté de défoncer la porte du siège de la permanence», a indiqué M. Khelifi. La CNSEL a également été saisie par la CNISEL concernant «l’arrachage, par des inconnus, des panneaux d’affichage réservés aux candidats à la présidentielle dans un village de la commune d’Aïn Turk, dans la wilaya de Bouira».

La CNSEL a décidé d’en informer le procureur général de Bouira pour que les mesures pénales appropriées soient prises contre cet acte de sabotage, a-t-il précisé. M. Chaouchicement de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 17 avril, les candidats continuent d’organiser des meetings populaires et sorties de proximité auxquels les citoyens prêtent, il est vrai, peu d’intérêt. Ce constat est vérifié à travers les meetings des candidats qui peinent à drainer les grandes foules.

Rares d’ailleurs sont les salles et autres espaces publics, réservés pour cette campagne électorale, qui font le plein. En un mot, il y a démobilisation citoyenne, voire un désintérêt général vis-à-vis de ces meetings électoraux qui n’accrochent pas beaucoup les électeurs, appelés justement à se rendre aux urnes le 17 avril prochain pour élire le futur président de la République.

Les candidats, faisant du mieux qu’ils peuvent pour éveiller l’intérêt et l’engouement des électeurs, éprouvent toutes les peines du monde à trouver des oreilles attentives. Si certains ont réussi à mobiliser les foules, cependant ce n’est pas le cas pour d’autres qui ont du mal à faire entendre leurs appels incessants au vote. Autant dire que la démobilisation citoyenne est une vérité reconnue par les candidats euxmêmes. Cela, malgré tous les efforts déployés par les candidats en vue d’attirer le maximum d’électeurs.

Ainsi, les candidats et leurs représentants, répartis à travers leurs permanences au niveau national, redoublent d’efforts dans l’espoir d’éveiller le moindre sentiment d’intérêt chez les citoyens qui ne répondent qu’aux abonnés absents. En d’autres termes, on peut dire que les candidats, bien qu’ils soient très présents sur le terrain, n’ont pas encore réussi à mobiliser les foules.

S’agissant des thématiques abordées par les candidats dans le cadre de cette campagne qui entame sa deuxième semaine, la participation massive au scrutin du 17 avril constitue un des principaux axes et enjeu de cette campagne. Le candidat Moussa Touati a, dans cette optique, appelé à Oum El Bouaghi les participants à son meeting à aller voter massivement le jour du scrutin, même à bulletin blanc. «Le boycott, dit-il, ouvre la voie aux diversions et aux aventures ».

La candidate du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, elle, a exhorté ses partisans à empêcher la confiscation de leurs voix et à faire barrage à ceux qui tendent à perpétuer le statu quo. Le secrétaire général du RND Abdelkader Bensalah, représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika, a souligné que le rendez-vous du 17 avril n’est pas ordinaire, puisque le peuple algérien aura à choisir l’homme qui va diriger le pays.

De son côté, Abdelaziz Belkhadem, représentant également le candidat Bouteflika, quant à lui, a aussi appelé les citoyens à se déplacer en force le jour du scrutin afin, dit-il, de choisir en toute liberté et conscience le candidat qu’ils estiment être en mesure de mener le pays vers le progrès. Ahmed Ouyahi, l’autre représentant du candidat Bouteflika, a fustigé les partisans du boycott, estimant qu’il faut laisser le verdict aux urnes.

Y. M.