La CNLTD tire la sonnette d’alarme, « Sombres perspectives pour 2016 »

La CNLTD tire la sonnette d’alarme, « Sombres perspectives pour 2016 »

d-ce-qui-sest-dit-entre-la-cnltd-et-la-delegation-de-lue-d4f98.jpgle volume des exportations des hydrocarbures en constante diminution.

Le MSP a organisé hier une conférence thématique au non de la Cnltd au Centre culturel Azzedine Medjoubi à Alger. L’autorisation de tenir cette rencontre n’a été obtenue que vers 11 h, selon les responsables des partis et personnalités de cette coalition de l’opposition, dont l’équipe des leaders était présente au grand complet hier.

cette conférence sous la thématique de l’impact de la chute des cours des hydrocarbure sur l’économie nationale est la première des cinq conférences thématiques programmées par la Cnltd. A tour de rôle, chaque parti aura à prendre en charge l’organisation d’au moins une de ces conférences prévues au cours du mois d’avril en cours et du mois de mai prochain.

Intervenant, hier, l’ex-chef de gouvernement Ahmed Benbitour, a affirmé que «le gouvernement sera dans une impasse à l’horizon 2016 car il aura beaucoup de mal à financer son budget». «Les hydrocarbures sont des rentes exogènes ou de revenus tirés par le régime en dehors de la société», estime-t-il. et de poursuivre «cet état des lieux a des effets économique et politique. Du point de vue économique, on peut parler de la malédiction des ressources naturelles, tandis que sur le plan politique, l’Etat est devenu rentier et potentiellement répressif». «Dans ce type d’Etat rentier, les revenus publics considérables génèrent paradoxalement une stagnation économique et une impasse politique»,dit-il.

«La dimension politique de la rente apparaît dans la prédisposition du régime à l’autoritarisme par le biais des institutions financées par la rente», a-t-il indiqué. «Les exportations en hydrocarbure représentent avec d’autres ressources minières près de 100% de recettes en devises ou revenus du pays et 75% des recettes budgétaires en termes de fiscalité pétrolière et d’autres d’exportations des dérivés des hydrocarbures et les contributions de Sonatrach. Elle sont également le levier de développement économique, un facteur de bien-être social et matière première pour l’industrie, notamment pétrochimique», a-t-il rappelé. Les réserves de changes de l’ Algérie garantissent 30 mois d’importations. Mais l’économie algérienne demeure très faible et volatile et exportatrice de capitaux et de matière grise. «L’économie nationale doit faire face aux évolutions profondes à l’image de l’explosion démographique», indique-t-on. Il s’agit aussi, dit-il «des choix économiques de l’Algérie qui se basent beaucoup plus sur la redistribution que la production». La dépendance aux hydrocarbures est couplée à la dépendance alimentaire: «L’Algérie importe 75% de calories consommées par les Algériens», fait-il savoir. En outre note-t-il «l’économie nationale est volatile, illustrée par le fait qu’en 2011 où 70 dollars du prix du baril exporté sont destinés au budget de fonctionnement, autrement dit avec un baril de moins de 70 dollars, il ne restera aucun dollar pour financer le budget de fonctionnement». «D’où les difficultés incommensurables pour financer ce budget», souligne-t-il. De même, explique-t-il «le volume des exportations des hydrocarbures en constante diminution a reculé de 37% entre 2006 et 2011». Et le prix d’équilibre budgétaire est passé de 43 dollars en 2005 à 115 dollars en 2011 et à 130 dollars après 2012. Les dépenses du budget de fonctionnement ont augmenté de 50% en une année, soit entre 2011 et 2010. Actuellement, la baisse du volume des hydrocarbures est doublé par la chute du prix du baril, ce qui donne une accélération de la chute de la fiscalité pétrolière. «Si le prix du pétrole se maintient au niveau de 60 dollars, les recettes d’exportation seront de moins de 40 milliards de dollars annuellement et les revenus de la fiscalité pétrolière seront de l’ordre de 2000 milliards de dinars seulement. Cela nous oblige à «recourir au Fonds de régulation des recettes (FRR) pour y puiser 3000 milliards de dinars pour couvrir le déficit budgétaire en 2016». Après cette date, on aura de gros problèmes de financement du budget de fonctionnement», a-t-il affirmé. La facture des importation des biens et services a atteint 65 milliards dollars en 2013, auxquelles s’ajoutent 8 milliards de dollars de dividendes des entreprises étrangères, ce qui porte ce montant à 73 milliards de dollars dépensés en 2013. Les réserves de changes couvrent le déficit du budget des dépenses pour 5 ans. Le déficit de financement du budget de l’Etat avec la fiscalité pétrolière en 2016 relève d’ un grand défi. Il faudra chercher de nouvelles ressources énergétiques pour couvrir la demande interne en la matière et financer le budget de l’Etat et les importations.