La polémique enfle entre le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah et les animateurs de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD).
Dans un communiqué rendu aujourd’hui mercredi à l’issue de sa réunion au siège du mouvement Ennhada, la CNLTD a dénoncé les propos attribués au chef de l’armée au sujet des élections et au débat politique.
Ce document à charge est signé par Mohamed Douidi pour le mouvement Ennhada, Sofiane Djilali pour Jil Jadid, Mohcine Belabbas pour le RCD, Amar Khababa pour le FJD, Abderezzak Mokri pour le MSP et, enfin, Ahmed Benbitour, ancien chef de gouvernement.
La CNLTD y dénonce toute «instrumentalisation de l’institution militaire comme couverture pour l’échec du pouvoir dans la conduite des affaires publiques, sociales, économiques et sécuritaires par l’utilisation abusive de la force et la confiscation des libertés individuelles et collectives».
C’est la première fois que des partis politiques s’en prennent aussi ouvertement à un responsable de l’institution militaire. Mais pour ces partis de l’opposition Gaid Salah l’aurait cherché à travers ses déclarations dans lesquels il se positionne clairement aux côté du pouvoir.
Caution
Or, les animateurs de la CNLTD soulignent que le rôle de l’armée est de «se consacrer pleinement à sa mission et rester en dehors des querelles politiques». Et d’accuser tous les corps constitués sans en exclure aucun, d’avoir soutenu «l’option du pouvoir illégitime» et d’avoir toujours «cautionné» les fraudes électorales.
Pour rappel, le chef d’état major de l’armée Gaid Salah s’est, dans une déclaration faite dimanche dernier, attaqué vertement aux partis de l’opposition coupable de contester la «légitimité des élections».
«Seul le peuple est souverain»
Il n’en fallait pas plus pour la CNLTD de dénoncer une sorte d’intrusion dans le débat politique d’une institution censée rester neutre et républicaine.
«Le temps des doutes sur l’autre (l’opposition) parce que son avis diverge de celui des détenteurs du pouvoir en semant sur lui confusion, doute, voire collusion avec l’étranger est totalement banni, le peuple algérien ayant atteint un degré de maturité et de conscience dû à l’expérience politique est le seul souverain dans ce chapitre apte à trancher dans les affaires politiques du pays», lit-on dans le communiqué-mise au point de la CNLTD.
Dans le même ordre d’idées, elle rappelle à Gaid Salah que l’institution d’une instance nationale indépendante et permanente de surveillances des élections est seule à même «d’assurer le respect total de la volonté du peuple souverain».