De guerre lasse, la CNCD a décidé jeudi, lors d’une réunion au siège du RCD de renoncer à l’organisation de manifestation tous les samedis, à Alger. Il est vrai que toutes ses tentatives lancées dans la foulée des manifestations du mois de janvier ont été systématiquement réprimées par la police. Est-ce donc la mort de la CNCD ? Pas du tout estiment ses animateurs qui se disent « être plus que jamais prêts de passer à une autre étape, tout en restant dans le prolongement du combat de la CNCD ».
« En cinq mois, un travail d’animation et de sensibilisation politique considérable a été accompli. Aujourd’hui, le mur de la peur a été démoli et les Algériens sont dans la rue pour exprimer leurs revendications ; Aujourd’hui, la demande de changement de système fait consensus dans le pays. Aujourd’hui, les catégories populaires, jusque là fractionnées et enfermées dans des manifestations sectorielles, assument leur solidarité avec d’autres luttes dont elles admettent, à la base, la nature politique », se félicite la CNCD, dans un communiqué.
« Malgré la répression qui n’a épargné ni les femmes, ni les étudiants, ni les parlementaires, les militants de la CNCD, avec à leur tête Me Ali Yahia Abdenour, ont maintenu une présence régulière sur la place du premier mai. Cette persévérance a payé », rappelle encore la CNCD qui se félicite de cette mobilisation. Il s’agit donc désormais d’aller de l’avant avec la même détermination et la même conviction mais avec une autre forme de lutte. « Les acquis de cette première phase doivent maintenant être préservés et renforcés. La CNCD est appelée à adapter ses luttes à une situation évolutive tant au plan national que régional et international », ajoute à ce propos le communiqué qui parle de contacts avec « les secteurs en lutte pour les écouter d’avantage et exprimer ses positions sur la base de la plate forme pour le changement et la démocratie en vue d’aider à la construction de solidarité intersectorielles ».