La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) fixe ses objectifs : ses membres ont élaboré une plateforme dans laquelle ils proposent des pistes pour arriver à changer le régime. Première étape : la tenue d’une conférence nationale qui aura pour mission la désignation d’un conseil national démocratique.
La plateforme de la CNCD est arrivée à maturation. Elle a été adoptée et sera largement diffusée. Elle repose sur pas moins de sept propositions. La CNCD propose dans un premier temps la tenue d’un conseil national de transition démocratique composé de «personnalités résolument engagées pour le changement démocratique» avec un mandat ne pouvant excéder les 12 mois et s’engageant à ne pas briguer de postes après la phase de transition.
Ce conseil aura pour tâches principales, la dissolution de toutes les institutions élues, la nomination d’un gouvernement de transition et la rédaction d’une constitution qui sera au préalable soumise à l’approbation populaire par voie référendaire. Ce n’est qu’une fois ces conditions réunies, que ledit conseil pourra tenir des élections dont «la préparation et la mise en œuvre devront se faire en toute transparence et sous une observation internationale obéissant aux règles qui ont présidé à tous les scrutins ayant suivi la fin des systèmes autocratiques».
Ledit conseil aura également pour mission de créer une commission qui aura la charge de «restituer le sigle FLN à la mémoire collective». Il aura sous sa coupe «l’armée et l’ensemble des services de sécurité qui auront pour mission la défense du territoire et du caractère républicain et démocratique de l’Etat». Ce n’est qu’au terme de ce processus que «l’Algérie démocratique et sociale inscrira son destin dans l’actualisation des principes fixés par la conférence de Tanger qui stipulait, dès 1958, que la fédération des Etats nord-africains est le parachèvement naturel des indépendances de la Tunisie, de l’Algérie et du Maroc».
La CNCD, qui regroupe outre des partis politiques, des associations citoyennes, des représentants d’étudiants, de chômeurs, de défenseurs de droits de l’homme, entamera un travail de sensibilisation afin de faire connaître ses propositions.
Toutes les parties se reconnaissant dans cette démarche peuvent renforcer les rangs de la CNCD qui n’en démord pas puisque, dès samedi prochain, ses membres battront le pavé, une fois de plus, à Alger pour réclamer la fin du régime et arracher le droit de manifester de manière pacifique.
N. I.