La CNCD-Barakat qui regroupe des syndicats, des associations et des mouvements de la société civile s’engage à lutter pacifiquement pour le changement du système politique en place et annonce le programme de ses actions au courant du mois de mars.
La CNCD-Barakat, constituée de syndicats (CNES, SNAPAP, CLA…), d’associations (Algérie pacifique, SOS Disparus…) et de la LADDH a, en effet, confirmé hier, lors d’un point de presse organisé au siège de la LADDH, la tenue de plusieurs meetings d’ici la fin du mois de mars. Deux manifestations auront lieu simultanément le 17 mars, à Oran et Ghardaïa. Une troisième est prévue le 18 mars à Annaba et une quatrième, le 25 du même mois, à la salle Atlas à Alger.
La coordination insiste sur des rassemblements pacifiques, en conjuguant toutes les forces syndicalistes et les mouvements de protestation, afin d’aboutir à un changement global du pouvoir «qui a prouvé ses limites». Ces manifestations vont créer, selon Karim Aït Aïssi, adhérent au Mouvement pour la paix et la non-violence, un espace d’échanges entre la population et les membres de la coordination, afin de créer un lien fort et une force puissante capable d’imposer sa volonté. Le même intervenant poursuit :
«Il faut d’abord expliquer au peuple notre vision, avant de l’appeler à marcher derrière nous, afin de décréter un changement». Nassera Dutour de SOS Disparus a appuyé la même idée en déclarant : «Si on veut que les citoyens marchent avec nous, il faut leur expliquer notre vision sur les problèmes du chômage, les droits de l’homme, les libertés et autres…»
«Ce sont les partis politiques qui nous ont rejoints»
Selon Amine Menadi, membre du collectif pacifique Algérie, «la coordination entend soutenir et accompagner tous les mouvements sociaux enregistrés en Algérie, notamment le rassemblement des chômeurs le 20 mars à Alger et celui programmé le 19 du même mois par le collectif de la jeunesse algérienne.
Interrogé sur la division entre la CNCD et les partis, Amine Menadi affirme qu’il n’y a eu aucune division, mais plutôt des divergences concernant certains points de vue, notamment par rapport aux marches des samedis. M.Karim Aït Aïssi soutient que «c’est les partis politiques qui nous ont rejoints, c’est donc à eux de suivre nos décisions.»
Abdelmoumène Khelil, membre de la LADDH, a ajouté que le mouvement s’inscrit dans la durée. «Nous allons consacrer le temps qu’il faut pour atteindre nos objectifs, à savoir la fin du régime politique actuel», a-t-il souligné. Les intervenants estiment dans ce contexte qu’aucune négociation sur des mesures visant à démocratiser le système n’est possible avec le pouvoir en place. «On ne va pas dialoguer avec un système à qui on demande de partir», affirme ainsi Nassera Dutour.
La CNCD a, par ailleurs, présenté sa charte dans laquelle elle s’est engagée à lutter pacifiquement «pour la fin du régime politique actuel et l’édification d’une démocratie réelle, d’un pouvoir civil et d’un Etat de droit garantissant effectivement les droits de la personne humaine.» La coordination affirme sa volonté de «militer pour la concrétisation du respect de toutes les libertés politiques, syndicales et associatives et pour l’égalité juridique effective entre les femmes et les hommes et lutter pour l’abrogation de toutes les lois scélérates en Algérie.»
Elle insiste également sur «la consolidation de l’unité nationale dans le respect de la pluralité, de la diversité et des différences, de lutter contre la marginalisation de la jeunesse et de contribuer à bâtir de véritables perspectives d’avenir en Algérie.» Selon les termes de cette charte, la CNCD s’engage aussi à «lutter contre l’impunité en matière de violation des droits de la personne humaine et agir pour une véritable réconciliation nationale fondée sur l’établissement de la vérité et de la justice et la préservation des droits de toutes les victimes».
Samira A