Prévue pour demain, la Conférence de l’entente nationale pourrait ne pas avoir lieu, car les représentants du gouvernement malien risquent de se retrouver seuls autour de la table en raison des défections annoncées des autres parties.
Les informations en provenance du Mali, rapportées notamment par le Nord Sud Journal, font état du refus de trois parties importantes de participer à la Conférence d’entente nationale prévue pour demain dans la capitale malienne.
Après la CMA et la Plateforme, c’était au tour de l’opposition malienne d’annoncer qu’elle ne participera pas à cette rencontre.
“L’opposition a décidé ce soir de ne pas participer à la Conférence d’entente nationale”, a déclaré un cadre de l’opposition malienne à Nord Sud Journal. Il y a lieu de signaler que les groupes armés du nord, la Coordination des mouvements de l’Azawad et la Plateforme avaient annoncé vendredi après-midi qu’ils ne prendront pas part à la Conférence d’entente nationale. “Nous CMA et Plateforme, conformément à nos engagements pris dans l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et vis-à-vis des populations ne pouvons prendre part à une conférence qui, au lieu d’unir risque de diviser”, ont indiqué les mouvements dans une déclaration datée du 24 mars 2017.
Dans cette déclaration, les groupes armés du Nord dénoncent la démarche unilatérale du gouvernement dans le cadre de l’organisation de cette Conférence d’entente nationale prévue pourtant dans l’Accord pour la paix et la réconciliation du 20 juin 2015.
C’est une véritable menace de boycott qui plane sur ce rendez-vous crucial dans l’application de l’Accord inter-malien d’Alger, qui devait rassembler jusqu’au 2 avril prochain, 300 participants venant des régions du district de Bamako et de la diaspora. Cette Conférence nationale de l’entente, qui a pour mission de “permettre un débat approfondi entre les composantes de la nation malienne sur les causes profondes du conflit”, selon le site malien maliactu.net, est désormais menacée d’ajournement.
“La Conférence apparaît comme une manœuvre pour faire entériner de facto l’Azawad comme une réalité socioculturelle”, a déploré le chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé dans des déclarations à la même source.
De son côté, l’universitaire malien, Bakary Tagognon Sanogo, a affirmé : “Je n’attends de cette Conférence d’entente nationale rien de concret. La balle est donc dans le camp du gouvernement malien, dont les représentants risquent de se retrouver tous seuls dans la salle du centre international de conférences de Bamako.
Et pourtant cette Conférence d’entente nationale semblait constituer une occasion en or pour toute les parties signataires de faire le point sur l’avancée des accords censés ramener la paix au Mali. Apparemment, il va falloir préparer à zéro cette rencontre en prenant en considération les revendications de toutes les parties pour s’assurer de sa réussite.