Selon un rapport du Conseil américain du renseignement «Tendances mondiales 2030: des mondes alternatifs» publié tous les 4 ans, il y aura moins de pauvres au fur et à mesure qu’apparaîtra une classe moyenne plus importante et plus prospère.
Les classes moyennes algériennes partent-elles handicapées dans ce type de projection? La flambée des prix des produits de consommation de base (céréales, huile, café, sucre, produits laitiers…) des fruits et légumes, des viandes et du poisson qui a laminé leur pouvoir d’achat ne les met pas dans une position idéale pour répondre à ce scénario. Les catégories sociales moyennes ont tendance à être tirées vers le bas de l’échelle sociale. «Il y aura moins de pauvres au fur et à mesure qu’apparaîtra une classe moyenne plus importante et plus prospère. Une croissance économique généralisée ayant de plus grandes possibilités éducatives aideront les gens à passer à la classe moyenne et demanderont un meilleur niveau de vie», soulignent les rédacteurs US.
Le message est clair. L’inflation risque de compromettre l’accès à une meilleure qualité de la vie. L’Algérie y est confrontée de plein fouet. Elle a cependant, à son corps défendant, des signes de développement certain qui ne trompent pas. La plupart des foyers algériens bénéficient d’un certain confort (électricité, eau potable, téléphone…) d’un système de santé et d’éducation généralisés combien même si en termes de qualité ces deux secteurs ne répondent pas aux attentes escomptées.
Certains pays asiatiques tiennent le bon bout sans que l’Algérie ne soit citée au même titre que d’autres pays africains ou maghrébins. «Il y aura aussi des changements importants en ce qui concerne le produit intérieur brut (PIB), la taille de la population, les dépenses militaires et l’investissement technologique, avec l’Asie dépassant les deux continents combinés de l’Amérique du Nord et de l’Europe» indique le rapport des experts américains. Deux paramètres se dressent pourtant sur le chemin d’un tel itinéraire: le vieillissement de la population, le déplacement des populations des zones rurales vers les zones urbaines. Or, c’est là que résident les principales forces de l’Algérie qui, en plus d’avoir une population jeune, en a terminé avec le phénomène de l’exode rural du type de celui vécu après 1962.
A ce titre elle a entrepris de vastes chantiers de construction de logements, de réseaux routiers, d’acheminement d’eau potable à l’instar du mégaprojet d’In Salah. Des réalisations qui, en plus de fixer les populations locales, doivent répondre à un besoin de mieux vivre. «1,4 milliard de personnes supplémentaires auront besoin de logements, de routes, d’énergie, d’infrastructures et d’emplois dans les zones urbaines… Dans le même temps, la demande mondiale de nourriture et d’eau augmentera de 35 à 40% en 2030», estiment les rédacteurs du document américain. Un défi que devra relever l’économie algérienne pour «éradiquer» sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l’étranger.
La facture de ses importations pour satisfaire les besoins de sa population avoisine les 9 milliards de dollars alors que la facture globale de ses importations dépasse les 46 milliards de dollars. Une conjoncture qui reste aléatoire. Les exportations d’hydrocarbures assurent 98% des recettes en devises. Il suffit d’un effondrement des cours du pétrole pour que les classes moyennes n’aient plus le droit de citer…