Alors que le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs ait reporté, hier, l’affaire du Bois des Pins, les forces de l’ordre ont encerclé la cité tôt le matin. Paraît-il, une relève a dû même y passer la nuit pour parer à toute éventualité. Des policiers ont occupé, les entrées, les terrasses des immeubles et les cages d’escaliers pour empêcher la population de sortir.
Les habitants du Bois des Pins ont déposé deux plaintes auprès dudit tribunal pour arrêter les travaux jusqu’au jugement sur le fond, mais la décision de justice tarde à venir. L’affaire est, pour la troisième fois, reportée. Un impressionnant dispositif sécuritaire a été érigé au niveau de tous les bâtiments de la cité et tout autour du chantier pour empêcher les habitants de s’opposer à la reprise des travaux du parking.
En effet, les forces de l’ordre sont depuis plusieurs semaines présentes sur les lieux pour assurer la continuité du chantier. Les parents affirment que près de 80% des jeunes n’ont pas passé la nuit chez eux par peur d’être arrêté par les policiers. Ils regrettent le traumatisme causé notamment aux enfants et aux femmes.
Pour soutenir les habitants de la cité, les députés du Parti des Travailleurs (PT) en l’occurrence, Nadia Chouitem et Mourad Monceur, se sont rendus sur les lieux pour s’enquérir de la situation. Chouitem, a déclaré que le PT a interpelé Cherif Rahmani, ministre de l’Environnement sur la question, ce dernier n’a toujours pas réagi, a-t-elle fait savoir. De grandes moudjihadate dont, Louisette Ighil Ahriz, Zoulikha Bekadour et Fetouma Ouzegane, soutiennent également la cause des citoyens.

La construction de ce parking cache un autre projet d’un centre commercial, selon les habitants. « Ils veulent raser toute la cité pour créer un Sidi Yahia-bis. Notre cité est la seule qui les dérange. Ils pensent que Hydra leur appartient », diront d’autres. Ils dénoncent aussi le fait de vendre les terres extraites à des prix exorbitants, 14 000 dinars le camion.
Soucieux de préserver cet espace vert, ils attestent que malgré les problèmes de logement, ils n’ont pas osé y construire des baraques. Selon eux, ce poumon vert a toujours suscité la convoitise de ceux qu’ils qualifient de « mafia du béton et du foncier ». Ce sont eux qui, au lendemain du séisme de 21 mai 2003, s’en avaient pris, justement, à un individu qui voulait construire sur le même espace. Ils reviennent en 2011 ! S’exclamentils.
Cependant, les habitants jurent que le parking ne sera pas construit et que les prédateurs seront identifiés. Ils sont décidés de lutter jusqu’à leurs dernieres gouttes de sang. Les citoyens, profitant de la présence des élus du peuple, à savoir, les députés du PT, ont insisté sur la nécessité d’une intervention politique afin d’éviter le pire.
Ils rappellent, en outre, que l’école primaire Lala Fatma N’soumer, relevant de cette localité, a été transformée en cantonnement de police pour bien intensifier la répression. Notons, que les jeunes ayant été arrêtés dimanche dernier, une dizaine environ, ne sont toujours pas relâchés. Le porte-parole du comité des sages, Abdelghani M’henni, lui par contre, a été relâché hier. Il se trouve actuellement dans un état de santé préoccupant, en témoignent les membres du comité.
Rebiha Akriche