Les droits des automobilistes bafoués
Plusieurs contraintes font, de la circulation automobile à l’intérieur ou à l’extérieur des agglomérations, une opération très délicate pour les conducteurs et entravent la fluidité des déplacements.
A Oran par exemple, les automobilistes, qui jusqu’à maintenant observaient le silence, constatent que leur droit à la circulation sur une chassée bitumée est complètement bafoué par certaines contraintes.
Selon l’enquête effectuée, des conducteurs, utilisateurs des chaussées réservées à la circulation automobile, rencontrent d’abord des obstacles multiples maquillés en ralentisseurs ou dos-d’âne, installés de manière anarchique et sans aucun respect des normes internationales, particulièrement à Oran, que les automobilistes ont surnommé la «ville aux Mille obstacles» (dos-d’âne), à l’instar de la ville d’El-Oued appelée «ville de Mille coupoles».
«Ce n’est qu’un jumelage par le chiffre seulement», nous dira un conducteur, qui a perdu son pot d’échappement en traversant El-Hassi, qui a vu, la semaine dernière, des ouvriers, installer des obstacles (ralentisseurs hors normes). Depuis, il a été enregistré plusieurs dommages au niveau des carters, ponts arrière et pots d’échappement de plusieurs véhicules.
Le véhicule d’un de nos compatriote résidant en Europe, qui est venu passer la fête parmi ses siens à Misserghin, en franchissant ces ralentisseurs au niveau d’El-Hassi, a eu le pot d’échappement endommagé. Selon le conducteur, ce catalyseur endommagé coûte un prix fort.
Il s’est étonné du silence et de l’acceptation du fait accompli par les automobilistes, ajoutant que ces dommages occasionnés par ces obstacles devraient être portés à la connaissance du tribunal car «nous sommes dans un pays de droit».
Certainement, dans les autres pays du Maghreb, en l’occurrence le Maroc et la Tunisie, on ne pénalise pas les conducteurs par la pose d’obstacles sur la route à grande circulation, départementale ou communale, exception faite devant les écoles et avec l’installation de ralentisseurs répondant aux normes internationales.
Sur les routes à grande circulation, qui traversent les villages et cités, les autorités devraient installer, tout le long de la chaussée et des deux côtés, une protection en Zimmermann, pour obliger les piétons à utiliser obligatoirement les passerelles. En Algérie, les passerelles réalisées ne sont jamais utilisées.
Le piéton est convaincu qu’il a droit de traverser la chaussée du moment que c’est plein de dos-d’âne, qui pénalisent l’automobiliste et l’obligent, devant cette anarchie et l’incivisme des uns et l’ignorance de certains responsables, d’immobiliser son véhicule.
Le second facteur entravant la circulation, ce sont ces dizaines de tracteurs agricoles, qui sillonnaient les routes, à longueur de journée et surtout à partir de l’aube et sans éclairage et qui ont déjà provoqué des accidents très graves, en plus de l’entrave de la circulation.
Mercredi dernier, une citerne d’eau, tractée par un véhicule agricole, s’est détachée au milieu de la route du 4e périphérique. Heureusement que le semi-remorque, qui suivait le tracteur, a évité de justesse la collision.
Si le code de la route international interdit toute circulation d’engin agricole (tracteur et moissonneuse) sur les chaussées bitumées, en particulier les routes nationales, départementales et communales, ainsi que sur les autoroutes, cette interdiction est loin d’être respectée chez nous. Même des épaves d’anciens poids lourds et camionnettes, comme les 1.000 kg et les vieux Saviem, continuaient à circuler en toute quiétude.
Seuls, les véhicules de tourisme font l’objet de contrôle et vérification dans les barrages, nous dira un chauffeur de taxi, qui s’est accroché avec un conducteur de tracteur agricole, qui ne disposait même pas d’un permis de conduire catégorie «B» et qui a bloqué la circulation routière pendant plus de 10 minutes pour pouvoir charger dans sa remorque des matériaux de construction pour un client.
Constatation faite aussi, en ce qui concerne la circulation en toute liberté, des engins de carrière et de travaux de chantier, en l’occurrence les chariots élévateurs, les pelles mécaniques, les grues, les compacteurs et autres.
Ces engins devraient êtres obligatoirement transportés sur des porte-chars, ou, dans des circonstances bien définies, escortés avec tous les moyens de prévention, comme le stipule le code de la route. Or, nous continuons à assister aux passages libres de ces engins dangereux.
Le comble est de voir des tracteurs agricoles utiliser la route nationale, tout en traversant les barrages de gendarmerie ou passer devant un policier en ville, en toute quiétude. «Le code de la route et le droit de l’automobiliste continuent à être bafoués. Heureusement qu’il n y a pas chez nous beaucoup de visiteurs étrangers, sinon ils seront très surpris de ce cirque «ulation» !» rétorqua un vieux chauffeur.
S’ajoute à ces contraintes rencontrées par les automobilistes l’état de certaines chaussées et routes, dont quelques-unes récemment réalisées.
Leur bitumage n’a pas tenu le temps prescrit, comme celui du 4e périphérique entre les deux échangeurs Aïn El-Beida et celui du Rocher, de même que la disparition des poteaux lampadaires au niveau du virage dit «fer à cheval» à proximité du chantier des détenus. L’absence d’éclairage aussi est enregistré dans le périmètre Ouest de la ville de Misserghin jusqu’à sa sortie Est, vers Boutlélis.
Quant aux problèmes de la traversée de la route par les piétons, seuls, les utilisateurs de ce tronçon, habitués aux surprises et avertis, diminuent régulièrement la vitesse, en particulier au niveau de la bretelle de sortie de la zone d’activité vers l’autoroute.
Enfin, il y a lieu de signaler que certains chauffards font fi de toute réglementation et du code de la route, sachant que, parmi les principaux cas de suspension du permis de conduire, il y a le non-respect de la priorité, l’arrêt imposé par le panneau «Stop» ou par le feu rouge fixe.
Les feux clignotants obligent les automobilistes à s’engager dans les carrefours et autres croisements avec prudence et à vitesse réduite. De tels cas sont quotidiennement enregistrés au centre-ville d’Oran, surtout au niveau de l’avenue de Choupôt vers l’avenue Albert 1er et à la sortie de la rue du Général Nivelle. Il y a aussi les arrêts anarchiques de certains conducteurs de bus.
Le refus de priorité est aussi enregistré au niveau de l’école normale et ce, devant l’agent de l’ordre. Ceux, qui viennent de la zone dite Toro, refusent la priorité à ceux qui arrivent de l’avenue Albert 1er.
Enfin, nous ne manquons pas de signaler aussi le comportement négatif, violent et irrespectueux de quelques chauffards, qui, malgré la procédure des retraits de permis, entamée cette année avec rigueur, ne se sont pas découragés et continuent de violer le code de la route, notamment entre 20h et 7h 45 à l’intérieur de l’agglomération. Les feux tricolores et autres stops ne sont point respectés.
Encouragés aussi par l’absence à ces heures des agents de police aux carrefours, ces chauffards ont réussi jusqu’à maintenant de se faufiler entre les mailles de la réglementation. Une opération policière surprise serait la bienvenue dans les différents carrefours et mettrait sûrement un terme à cette conduite anarchique.
Reportage réalisé par A. Benbrik