Plus de 100 personnes ont été tuées dans des violences en Tunisie au cours des cinq dernières semaines selon des informations compilées par l’ONU sur place, a indiqué aujourd’hui la Haut commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, Navy Pillay.
« Mon bureau a reçu des informations concernant plus de 100 décès au cours des cinq dernières semaines, résultant de tirs ainsi que de suicides de protestation et des émeutes dans les prisons durant le week-end », a expliqué Mme Pillay lors d’un point de presse. Selon les chiffres officiels tunisiens, ce dernier mois d’émeutes populaires qui a balayé le régime autocratique du président Zine El Abidine Ben Ali a fait 78 tués et 94 blessés.
Par ailleurs, le gouvernement français a « intercepté » à l’aéroport de Roissy du matériel commandé à une entreprise française par le régime de l’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali peu de temps avant sa chute, a confirmé mercredi son porte-parole, François Baroin.
Interrogé sur la nature du matériel, le porte-parole du gouvernement a répondu qu’il y avait bien des grenades lacrymogènes dans ce chargement, ainsi que « des gilets pare-balles ». Il s’agit de « matériel de nature à assurer le maintien de l’ordre ». Y a t’il eu d’autres commandes de matériel ? « Pas à ma connaissance », a répondu François Baroin. « Ben Ali a demandé du renfort et ce matériel n’est pas parti », a aussi déclaré le porte-parole du gouvernement et ministre du Budget.
Un peu plus tôt dans la matinée, une source portuaire affirmait qu’un avion pour la Tunisie avec à son bord « du matériel de maintien de l’ordre » avait été bloqué vendredi par les douanes de Roissy, sur intervention du Quai d’Orsay. « Un avion a été bloqué par les douanes à Roissy avec du matériel de maintien de l’ordre à destination de la Tunisie » », selon cette source qui confirme une information de Marianne2.fr. « Le ministère des affaires étrangères est intervenu » pour bloquer cet avion, a précisé cette source.
Selon Marianne2.fr, il s’agissait d’une commande du gouvernement de Ben Ali auprès d’un groupe français, spécialisé dans l’exportation d’uniformes et d’équipement de police. Le matériel consistait en des tenues, des protections et des grenades lacrymogènes, soufflantes ou éclairantes, mais pas de matériels militaires, selon le site.
Quelques heures plus tard, le président Zine el Abidine Ben Ali quittait la Tunisie.